ABN Amro ainsi que Société générale et JP Morgan, les conseils existants de la fusion entre ICE et NYSE Euronext, seront coordinateurs de l'IPO d'Euronext, qui est l'opérateur entre autres des Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, ont ajouté les sources.

ICE a décidé d'introduire Euronext en Bourse lorsqu'il a scellé l'an dernier sa fusion avec NYSE Euronext, à la fois pour financer la transaction, pour amadouer les régulateurs en Europe et pour conserver un profil américain à la future entité, a dit une des sources.

ICE conservera cependant le Liffe, le deuxième marché européen des dérivés apporté par NYSE Euronext lors du mariage.

La valeur d'Euronext est estimée à 1,5 milliard d'euros, ont indiqué les sources, et l'opération est prévue pour le deuxième trimestre 2014.

L'opérateur américain a l'intention de mettre en Bourse à Paris la moitié environ du capital d'Euronext et d'en garder environ 30%, a précisé une des sources. Une cotation secondaire à Amsterdam est aussi examinée.

"UNE BELLE OFFRE"

Même si une IPO reste la voie la plus probable, Euronext pourrait aussi être rapproché en tout ou partie de certains de ses concurrents européens, ont déclaré deux des sources, citant l'opérateur allemand Deutsche Börse ou les Bourses russe, polonaise et autrichienne.

Une source proche de l'opérateur allemand a cependant indiqué que Deutsche Börse n'était pas actuellement intéressé par l'activité marchés d'actions d'Euronext.

"ICE et NYSE seront à l'écoute des propositions", a dit une des trois sources proches du dossier.

Une autre de ces trois sources a indiqué que l'IPO d'Euronext pourrait être "devancée par une belle offre".

"Ils ont eu quelques discussions avec des acheteurs possibles jusqu'ici", a-t-elle ajouté.

Euronext, JP Morgan, Deutsche Börse se sont refusés à tout commentaire, tandis que les autres parties n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour un commentaire.

En France, les autorités se sont montrées soucieuses d'éviter que l'opérateur de la Bourse de Paris passe sous contrôle étranger étant donné l'enjeu que celle-ci représente en termes de financement de l'économie, et Bercy a lancé une mission sur l'avenir de la place parisienne qui doit rendre ses conclusions à l'automne.

Les banquiers d'affaires s'attendent à une autre phase de consolidation dans le secteur au niveau mondial dans les mois qui viennent, les opérateurs boursiers cherchant à diversifier les activités pour augmenter leurs revenus. Et des acteurs importants comme l'américain Nasdaq et le britannique LSE sont sur les rangs, ont dit les trois sources.

"L'Europe est pas mal active en ce moment mais on pourrait aussi voir une consolidation au sein de l'Europe de l'Est, en Asie et entre zones géographiques", a dit l'une d'elles. "Le jeu est pas mal ouvert."

Selon une source différente, les places asiatiques telles que Singapour, Séoul ou Hong Kong pourraient intéresser Nasdaq ou les opérateurs des Bourses de Tokyo et Shanghai. Nasdaq cherche aussi à s'étendre au Moyen-Orient et pourrait être intéressé par la Bourse de Dubaï, a ajouté la même source.

Avec Christian Plumb et Alexandre Boksenbaum-Granier à Paris, Ed Taylor à Francfort, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Matthieu Protard

par Sophie Sassard et Anjuli Davies