La crise de la Covid-19 a violemment secoué les marchés actions qui sont depuis lors soumis à une forte volatilité. Dans cet environnement incertain, Karl Edom, gérant du fonds Atlas spécialisé dans les actions internationales chez Cholet Dupont AM, estime qu’une exposition mondiale est un bon moyen de limiter les risques.

Votre fonds est international, mais le monde est vaste. Quelles zones privilégiez-vous ?

Nous privilégions les actions internationales, et notamment américaines. Les épargnants français sont très majoritairement investis en actions européennes et principalement françaises. Il s'agit selon moi d'une lourde erreur tant Wall Street a surperformé l'Europe ces quinze dernières années. L'épargnant français est souvent passé à côté de cette success-story, incité par l'état lui-même et les avantages fiscaux du PEA (par rapport au compte-titres). Pourtant, même en tenant compte de cet avantage fiscal, les actions américaines sortent gagnantes de la dernière décennie. La vocation du FCP Atlas est d'offrir un support d'investissement dans le monde entier, des zones où les épargnants français sont en général moins exposés.

Concrètement, qu'elle est aujourd'hui votre allocation ?

Nous sommes actuellement exposés à 60% aux Etats-Unis. La raison est simple : le pays reste le principal moteur de l'économie mondiale, grâce à sa démographie et à ses innovations. Attention cependant, nous n'avons pas que des valeurs technologiques en portefeuille qui sont aujourd'hui hors de prix. Nous possédons également des valeurs industrielles et de services qui affichent des taux de croissance solides.

Si certains économistes redoutent une " japonisation " de la zone euro, il semble que le pays suscite l'intérêt croissant des investisseurs, qu'en pensez-vous ?

Nous sommes exposés à moins de 10% au Japon, qui offre un bon moyen de diversifier son portefeuille. Le Japon est un cas particulier, qui accuse depuis de longues années, une croissance faible et une inflation quasi inexistante. Au niveau des entreprises, souvent assises sur des montagnes de cash et à la faible culture de la rentabilité, les mentalités sont en train de changer. Sous la pression d'un marché domestique qui se rétrécit (la croissance démographique est négative depuis plusieurs années) et d'investisseurs internationaux, elles se lancent hors de leurs frontières, notamment via des fusions-acquisitions, pour se transformer en leaders mondiaux. Ce potentiel d'amélioration de leurs croissance et rentabilité a l'avantage de se payer à un bon prix.

Propos recueillis par Pierre-Jean Lepagnot