Quadient (PER 2021 de 4,85 vs une moyenne récente de 10,5). Jadis valeur de fond de portefeuille de nombreux gérants midcaps, l'ex-Neopost a été forcé de quitter le confort feutré de son activité ronronnante et oligopolistique dans les systèmes d'affranchissement du courrier pour se frotter au monde beaucoup plus agité de la relation clients à l'ère numérique. Le métier d'origine reste très rentable et fortement générateur de cash-flow : pas question donc de le lâcher. Mais l'entreprise veut réduire sa dépendance à ce segment (92% en 2011, 63% en 2019). Elle s'est aussi beaucoup diversifiée ces dix dernières années, au point de proposer un trop grand nombre de produits à des cibles trop diffuses. L'équipe de management s'emploie à réduire et à rationaliser son offre, via un plan présenté il y a 18 mois.

Pour l'instant, le marché reste sceptique et Quadient fait clairement partie des laissés pour compte de la cote. Il faut dire que ces années de transformation continue, à tâtonner sans réussir à trouver un modèle vraiment cohérent ont lassé plus d'un investisseur. Les plus optimistes espèrent que le chantier permanent est en passe de s'achever. En tout cas, le dossier n'est pas bien cher.

Quadient
Carte d'identité financière de Quadient

CNP Assurances (PER 2021 de 5,75 vs une moyenne récente de 9,2). L'assurance est le secteur le moins bien valorisé en matière de PER en Europe. Et dans ce secteur, CNP est le titre le moins bien valorisé en France. Une situation aggravée par la baisse de 36% affichée par l'action depuis le 1er janvier, que l'annonce de résultats semestriels bien dégradés n'est pas venue modifier. Le grand mécano capitalistique en cours avec La Poste n'a pas non plus aidé, pas plus que l'ombre permanente de l'Etat français, propriétaire in fine de l'édifice. Pour autant, CNP a des atouts à faire valoir, notamment de solides positions dans plusieurs métiers en France, mais aussi à l'international.

Le parcours de l'action depuis une dizaine d'années n'a pas dissipé l'impression de "value trap" qui poursuit le dossier, habitué des fins de classement en matière de valorisation. Mais même les mauvaises choses ont une fin, n'est-ce pas ?

CNP
Carte d'identité financière de CNP

Fnac Darty (PER 2021 de 7,47 vs une moyenne récente de 26,4). Si Fnac Darty était seulement un petit Amazon.com dépourvu de magasins "brique et mortiers", selon la traduction de l'expression consacrée chez les anglo-saxons, sa perception serait probablement très différente dans la communauté financière. La valorisation de l'entreprise est extrêmement faible, même parmi les valeurs moyennes du secteur en France (Midcap Partners a calculé un PER 2021 moyen de 9,9 fois en intégrant Maisons du Monde, Roche Bobois, Unieuro, Groupe LDLC et SMCP). Si l'on se frotte aux grands acteurs de la vente sur internet, les Amazon, Etsy, Revolve ou JD.com, les PER vont de 30 à 76 fois. Les ratios de Fnac Darty sont tellement faibles que c'en est presque suspect. La situation financière n'est pas problématique, avec une première échéance d'envergure en 2024 (hors PGE). Les marges et la croissance ne font pas rêver, mais sans aller jusqu'à justifier une valorisation à la casse.

Les semaines à venir seront importantes pour l'entreprise. Il faut guetter le comportement de rentrée des consommateurs dans le contexte Covid. Surtout, l'exercice se jouera probablement encore plus que d'habitude sur la fin d'année et les périodes promotionnelles. On gage que le management de Fnac Darty a prévu un dispositif à la hauteur, même s'il ne sera pas le seul. Pour finir, il y a quand même un petit parfum spéculatif sur ce dossier, moins du côté des liens tissés avec Carrefour d'ailleurs que de la présence de Ceconomy au capital, avec 24,3% du tour de table.

Fnac
Carte d'identité financière de Fnac Darty

Pour trouver classer les actions selon des caractéristiques particulières, rien de tel que les outils de sélection de Zonebourse, ou les palmarès fondamentaux qui couvrent le monde entier