Ces débrayages, qui visent particulièrement le secteur automobile, doivent prendre fin vendredi soir. Ce sont les dernières grèves d'avertissement lancées par le puissant syndicat IG Metall avant un vote sur une prolongation du mouvement social.

Invoquant la robuste croissance économique actuelle en Allemagne et le taux de chômage remarquablement bas, IG Metall réclame une hausse des salaires de 8% sur 27 mois pour 3,9 millions d'ouvriers.

Le syndicat demande aussi à ce que les ouvriers puissent réduire leur temps de travail hebdomadaire de 35 à 28 heures s'ils ont à s'occuper d'enfants, de personnes âgées ou de parents malades, et reprendre à plein temps au bout de deux ans.

"Nous espérons que cela incitera les employeurs à parvenir à un accord", a déclaré Jürgen Wechsler, dirigeant d'IG Metall en Bavière.

Il s'agit de la première offensive de taille d'IG Metall sur le temps de travail depuis les sept semaines de grèves de 1984, qui avaient contribué à une réduction de la durée hebdomadaire de travail de 40 à 35 heures.

Le patronat a proposé une hausse de 6,8% des salaires mais rejette les revendications sur la baisse du temps de travail tant que les salariés n'accepteront pas aussi de pouvoir travailler plus lorsque ce sera nécessaire.

Près de 200.000 salariés de plus de 100 entreprises, dont le constructeur de machines et véhicules industriels MAN et le constructeur automobile Ford, ont observé des grèves tournantes de 24 heures mercredi et jeudi, selon IG Metall. Vendredi en fin de journée, le nombre d'entreprises touchées devrait passer à 260.

Dans un autre conflit social, IG Metall a menacé de paralyser la production automobile du constructeur Volkswagen si la direction continue de s'opposer à des hausses de salaires substantielles.

Plus de 20.000 ouvriers de l'usine de Wolfsburg ont débrayé pendant deux heures, jeudi, ce qui était la première grève d'avertissement chez VW depuis 2004.

Le syndicat et le patronat se sont dits prêts à reprendre les discussions lundi, mais chaque partie a appelé l'autre à faire des concessions.

(Maria Sheahan; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Ford Motor Company, Daimler, Volkswagen