LONDRES, 19 février (Reuters) - Donald Trump a proposé de gracier Julian Assange à condition qu'il affirme que la Russie n'a joué aucun rôle dans la divulgation des courriels du Parti démocrate en 2016, selon un témoignage rapporté mercredi devant un tribunal londonien.

Le fondateur de Wikileaks a comparu par vidéoconférence dans le cadre des préparatifs de l'audience prévue la semaine prochaine sur la demande d'extradition des Etats-Unis.

Son avocat Edward Fitzgerald a évoqué à cette occasion le témoignage de l'ancien député républicain Dana Rohrabacher, qui a rendu visite à l'informaticien australien en 2017.

L'ancien député dit avoir été alors envoyé par le président des Etats-Unis pour lui proposer de le gracier s'il acceptait de confirmer la version de Washington selon laquelle les autorités russes n'étaient pas impliquées dans les fuites de courriels qui ont nuit à la candidature d'Hillary Clinton en 2016.

Stephanie Grisham, porte-parole de la Maison Blanche, a démenti cette affirmation. "Le président connaît à peine Dana Rohrabacher (...) Il ne lui a jamais parlé de ce sujet ni de pratiquement aucun autre. C'est une pure fabrication et un mensonge total", a-t-elle déclaré.

Lors de l'audience de mercredi, Julian Assange ne s'est exprimé que pour confirmer son nom et sa date de naissance.

Arrêté à Londres le 11 avril après avoir passé sept ans à l'ambassade d'Equateur en Grande-Bretagne, Assange a été placé en détention dans l'attente d'une décision sur la demande d'extradition américaine.

La justice américaine l'accuse d'espionnage informatique pour avoir diffusé en 2010 sur le site WikiLeaks des centaines de milliers de documents confidentiels, dont des rapports militaires sur l'Afghanistan et l'Irak ainsi que des notes diplomatiques. (Elizabeth Howcroft, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Michel Bélot)