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WEST PALM BEACH, Floride, 22 mars (Reuters) - Donald Trump a annoncé vendredi qu'il ordonnait le retrait de nouvelles sanctions liées à la Corée du Nord imposées la veille par le département du Trésor, et la Maison blanche a expliqué sa décision par le fait qu'il "aimait" le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

"Il a été annoncé aujourd'hui par le Trésor que des sanctions supplémentaires de grande envergure seraient ajoutées aux sanctions déjà en place contre la Corée du Nord. J'ai ordonné aujourd'hui le retrait de ces sanctions supplémentaires", a écrit le président américain sur Twitter.

Aucune sanction n'a été annoncée vendredi. En revanche, les Etats-Unis ont inscrit jeudi sur une liste noire deux compagnies chinoises de transport maritime accusées d'aider la Corée du Nord à se soustraire au régime de sanctions en vigueur en réaction à son programme nucléaire militaire.

Cette décision constituait la première mesure de rétorsion prise par Washington depuis l'échec, il y a un mois, du sommet de Hanoï, la deuxième rencontre entre Trump et Kim.

Le tweet de Trump fait semble-t-il allusion à cette décision du département du Trésor.

Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison blanche, ne l'a pas précisé mais a déclaré: "Le président Trump aime le président Kim (Jong-un) et il ne pense pas que ces sanctions seraient nécessaires."

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du département du Trésor sur ce tweet présidentiel qui place le locataire de la Maison blanche en opposition avec le Trésor mais aussi avec son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, qui impute à la Corée du Nord l'échec du sommet de Hanoï et a annoncé au début du mois un renforcement du régime de sanctions frappant Pyongyang.

Au Congrès, les démocrates ont aussitôt dénoncé une "naïveté insensée", pour reprendre l'expression d'Adam Schiff, le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

Le sénateur Chris Van Hollen a estimé lui que Kim Jong-un se jouait de Trump. "Contourner son propre département du Trésor et retirer des sanctions contre la Corée du Nord le jour-même de leur annonce défient toute logique", a-t-il commenté. (Roberta Rampton avec Susan Heavey à Washington Henri-Pierre André pour le service français)