Les marchés financiers ont encore la gueule de bois après la sortie inattendue de Donald Trump la semaine dernière sur les négociations commerciales entre son pays et la Chine. Comme il l'a déjà fait dans le passé, le Président américain a pris l'initiative, contre l'avis de ses conseillers, de faire accélérer les tractations en mettant un bon coup de pied dans la fourmilière. Résultat, les places financières ont flanché, à l'image du CAC40 qui a perdu 4,5% la semaine dernière, sa pire performance hebdomadaire depuis le mois d'octobre dernier. Trump tiendra-t-il des propos plus apaisants cette semaine, comme l'a parfois fait après ses précédentes saillies ? Difficile à dire, mais les déclarations du dirigeant restent paroles d'évangile pour les financiers. En attendant, la liste des points de friction dans le monde est plus longue que d'habitude. En voici un florilège :
  • Les relations sino-américaines. L'annonce de Donald Trump de surtaxer de 10% le 1er septembre les derniers produits chinois encore exemptés a fait couler les bourses mondiales. Pékin a ordonné à ses entreprises de cesser d'acheter des produits agricoles américains.
  • Le marché des changes : le yuan touche un plus bas depuis 2010 face au dollar. Mais la paire euro-dollar continue à évoluer dans des marges étroites.
  • Le marché obligataire : le T-Bond affiche un rendement en chute libre à 1,77%.
  • La géopolitique au Moyen-Orient : l'Iran a arraisonné un nouveau pétrolier dans le Golfe Persique, accusé de transporter illégalement du pétrole vers des Etats arabes. Mais le pétrole, sous pression à cause de craintes sur le commerce international, a peu réagi.
  • Les relations USA-UE. En marge d'un accord sur l'exportation de bœuf américain vers l'Europe, Donald Trump a réitéré sa menace de surtaxer les importations de véhicules européens aux Etats-Unis en l'absence d'accord équitable. L'administration US planche sur "une taxe de 25% sur les Mercedes et les BMW", a révélé le président, avant d'affirmer qu'il plaisantait. Le message est passé quand même.
  • La situation à Hong Kong. Fortes tensions dans la Cité-Etat, qui irrite Pékin avec une grève générale.
  • La politique au Royaume-Uni. Boris Johnson a promis d'investir 1,8 Md£ dans le système de santé britannique et prévoit des annonces dans l'éducation, la sécurité et en régions : la preuve, pour une partie de la classe politique, que des élections anticipées sont en approche.
 
Terminons avec les résultats d'entreprises : 77% des sociétés du S&P500 ont publié leurs trimestriels, dont plus des trois-quarts (76%) ont annoncé des bénéfices supérieurs aux attentes des analystes, selon FactSet. Ce niveau dépasse la moyenne des 5 dernières années. Côté chiffre d'affaires, 59% des entreprises ont fait mieux que prévu, ce qui est moins bien que la moyenne récente. Globalement, les publications sont donc plutôt robustes compte tenu du contexte.
 
Le CAC40 perdait environ 1% autour de l'ouverture, sur les 5300 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La lecture finale des indices PMI des services est programmée pour plusieurs pays à partir du début de la matinée. Aux Etats-Unis, elle sera complétée à 15h45 par l'ISM non-manufacturier. Ce matin, le PMI Caixin / Markit des services en Chine a reculé à 51,6 points, toujours en expansion mais au plus bas de 5 mois.
 
L'euro est remonté à 1,113 USD, tandis que l'once d'or bénéficie des regains de tension à 1453 USD. Le pétrole évolue en baisse, avec un Brent à 61,10 USD et un WTI à 51 USD. Le rendement du 10 ans américain plonge à 1,777%. Le Bitcoin a repris son ascension, à 11 564 USD ce matin.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Anheuser-Busch Inbev : Jefferies passe de sousperformance à conserver avec un objectif de cours relevé de 63 à 85 EUR.
  • Bureau Veritas : Morgan Stanley réduit sa recommandation de surpondérer à pondération en ligne et son objectif de cours de 24,50 à 24 EUR.
  • Carrefour : Bernstein passe de performance de marché à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 18 à 15,50 EUR.
  • Daimler : Jefferies passe de conserver à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 50 à 40 EUR.
  • Fuchs Petrolub : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 39 EUR.
  • Gerresheimer : HSBC passe de conserver à acheter en visant 85 EUR.
  • Glanbia : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours abaissé de 19 à 14,50 EUR.
  • Iberdrola : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 9,90 EUR.
  • International Consolidated Airlines Group : HSBC passe d'alléger à conserver avec un objectif de cours relevé de 400 à 460 GBp.
  • Intertek : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 5900 à 6300 GBp.
  • L'Oréal : Liberum reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 216 à 250 EUR.
  • Ocado : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 1320 GBp.
  • Peugeot : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 25 à 27 EUR.
  • Pharmagest : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 67,30 à 64,70 EUR.
  • Pirelli : AlphaValue abaisse d'achat à accumuler avec un objectif de cours révisé de 6,20 à 5,82 EUR.
  • Renault : Jefferies passe d'achat à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 74 à 42 EUR.
  • Royal Vopak : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 42 à 44 EUR.
  • Smith & Nephew : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1660 à 2200 GBp.
  • Tate and Lyle : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 620 à 635 GBp
 
L’actualité des sociétés
 
Vendredi, Donald Trump a réitéré sa menace de surtaxer les importations d'automobiles européennes, en cas d'absence d'accord dans les mois à venir, tout en saluant les bons échanges avec le vieux continent en marge de l'annonce d'un accord sur le commerce du bœuf américain en Europe. Le Wall Street Journal a appris que les dirigeants de Nissan et Renault cherchent un compromis sur les nouvelles règles de l'Alliance, le Japonais demandant une réduction de la détention du Français dans son capital, qui permettraient de reprendre les discussions avec Fiat Chrysler. Atos lance un programme de rachat d'actions. Icade accélère son plan stratégique en cédant plus d'1 Md€ d'actifs et en rachetant 12 établissements de santé pour 191 M€. Eurazeo Capital va racheter Elemica pour 250 M$. Cegid va racheter dans des conditions non divulguées l'espagnol Meta4, tout en annonçant quitter les marchés publics et céder son activité dédiée à Azulis Capital. Aurea lance une OPRA à 6,50 EUR l'action sur 18,8% de son capital. AB Science va concentrer son candidat-phare, Masitinib, sur 7 indications et renonce au programme du mélanome non opérable ou métastatique de stade 3 ou stade 4. Le PDG de Solocal, Pierre Danon, a acquis 60 000 actions. La FDA homologue le système de vis thoraco-lombaires Tulip Genesis de Medicrea. La justice valide le plan de continuation d'Europlasma, pouvant entraîner une dilution allant jusqu'à 35%. Les Nouveaux Constructeurs signent un crédit syndiqué de 275 M€ sur 5 ans. PlanetArt (Claranova) rachète les actifs de Personal Creations à FTD Companies à la barre du tribunal pour 18,1 M$. XPO Logistics, Pharmagest, Logic Instrument, Piscines Desjoyaux ont publié leurs comptes.
 
Contre toute attente, le CEO d'HSBC, John Flint, démissionne après moins de deux ans aux commandes. Google (Alphabet) va proposer à ses concurrents, via un système d'enchères, de devenir le moteur de recherche par défaut sur les appareils Android vendus en Europe, pour répondre aux craintes antitrust de l'UE. Berkshire Hathaway assis sur 122 Mds$ de trésorerie. Campbell Soup vend Arnott's à KKR pour 2,2 Mds$. Groupe Bruxelles Lambert (Pargesa) rachète le français Webhelp sur la base d'une valorisation de 2,4 Mds€. Crealogix victime d'une cyberattaque, sans que les systèmes clients, les serveurs ou les codes sources n'aient été affectés.
 
Ça publie. HSBC, Linde, BBA Aviation, PostNL en Europe. Marriott International, Tyson Foods, Wec Energy, Loews Corporation aux Etats-Unis.