Le thermomètre des relations entre la Chine et les Etats-Unis montre un sérieux réchauffement depuis hier et un coup de fil entre Xi Jinping et Donald Trump. Fidèle à sa rhétorique habituelle, le Président américain laisse croire que les discussions avec le leader chinois sont celles de deux vieux amis. Et ça marche, du moins sur le plan de la communication : Wall Street a poursuivi son ascension après qu'il eut laissé entendre que la Chine souhaite un accord et que ses bases seront probablement jetées dès le sommet du G20 à la fin du mois. Toute coïncidence avec l'imminence des élections de mi-mandat serait fortuite, vous connaissez la chanson. Il est bien sûr très prématuré d'imaginer que les deux géants trouveront un terrain d'entente, mais si tel était le cas, Donald Trump serait parvenu à ses fins : améliorer les termes de l'échange avec Pékin. Une politique qu'il a déjà menée avec succès avec ses voisins, le Canada et le Mexique, et qu'il poursuit avec l'Union européenne et le Japon notamment. Totalement outrancier sur la forme, mais diablement efficace sur le fond, le Président américain n'a jamais mieux illustré l'adage "la fin justifie les moyens".
 
Le regain d'optimisme sur la Chine, renforcé par la rumeur propagée par Bloomberg selon laquelle la Maison Blanche a demandé à ses principaux conseillers de rédiger un texter d'accord commercial en vue du G20, a permis à Wall Street de prolonger son rebond hier. Sera-t-il suffisant pour maintenir le cap aujourd'hui ? La question est posée car Apple a déçu sur ses perspectives hier soir. Il n'y a pas péril en la demeure, mais le marché devient très exigeant avec le Californien, dont les bénéfices records au T3 n'ont pas suffi à masquer une petite déception sur les projections du T4. L'action cédait du terrain hors marché.
 
Dans la catégorie capitalisation supérieure à 100 milliards de dollars, le marché attend aujourdhui les publications trimestrielles d'Alibaba, Exxon Mobil, Chevron et Abbvie. Dans les sphères inférieures, il y aura beaucoup de Japonaises (Mitsubishi, Itochu, Asahi…) mais assez peu d'européennes, si l'on excepte Erste, Paddy Power ou Loomis. Les indices européens ont démarré la séance en vive hausse, notamment pour les valeurs cycliques. 

Les temps forts économiques du jour

S'il ne fallait retenir qu'un événement aujourd'hui, ce serait les données mensuelles sur l'emploi américain, attendues à 13h30 (consensus +194 000 emplois non agricoles et 3,7% de taux de chômage). En Europe, les PMI manufacturiers finaux d'octobre sont programmés notamment pour la France (9h50), l'Allemagne (9h55) et la zone euro (10h00). Aux Etats-Unis, la balance commerciale (13h30) et les commandes d'usines (15h00) complèteront le tableau. Enfin, l'EBA publiera aujourd'hui les résultats des derniers tests de résistance bancaire, couvrant 48 banques de la zone euro. Les marchés regarderont de près les performances des banques italiennes.  
 
L'euro a repris un peu de terrain, à 1,1413 USD. L'once consolide ses gains de la veille à 1 232 USD. Le recul des cours pétroliers cesse ce matin, à 63,74 USD (+0,29%) pour le WTI et 73,21 USD (+0,65%) pour le Brent. L'emprunt d'Etat américain sur 10 ans est à 3,14%.
 
Les principaux changements de recommandations                                                                                        
  • AlphaValue abaisse de 43,80 à 38 EUR son objectif sur Aperam, en restant acheteur.
  • Jefferies abaisse de 115 à 107 GBp son objectif sur Centamin, en restant à conserver.
  • JP Morgan passe de sousperformance à neutre sur Edenred, revalorisé de 20,50 à 30 EUR.
  • Jefferies rehausse de 245 à 260 GBp son objectif sur Indivior, en restant acheteur.
  • Jefferies revalorise Swiss Re de 87 à 91 CHF, en restant à conserver.
  • AlphaValue ajuste de 17,50 à 17,60 EUR son objectif sur Tenaris, en restant acheteur.
  • Goldman Sachs passe de neutre à achat sur Veolia.
  • Jefferies abaisse de 21 à 18 EUR son objectif sur Wartsila, en restant acheteur.

L’actualité des sociétés
 
Engie prend son mal en patience dans le dossier TAG, le réseau de gazoducs qu'il doit racheter à Petrobras, avec des discussions qui ne devraient pas se terminer avant la fin de l'hiver. Wendel a vendu Nippon Oil Pump à Citic pour 85 millions d'euros, soit un TRI de 29% depuis l'investissement en 2013. OSE Immuno perd le soutien de Janssen sur FR104. 
 
Apple a publié des résultats records, mais ses prévisions sont jugées décevantes, provoquant un reflux de l'action hors séance. Les trimestriels de Kraft Heinz déçoivent, ceux de Starbucks rassurent. Carl Icahn, à la tête de 9,3% de Dell, attaque le groupe en justice pour l'opération capitalistique organisée sur les actions-reflet. Twenty-First Century Fox s'intéresse ouvertement au rachat des chaînes sportives qu'il a cédées dans le cadre de la méga-opération avec Walt Disney. Plusieurs milliers de salariés d'Alphabet (Google) ont manifesté contre les comportements sexistes ou racistes au sein de l'entreprise, sur trois continents. Nigel Higgins (vice-président de Rothschild & Co) prendra les rênes de Barclays en mai. Spotify puni en bourse pour privilégier la croissance aux marges. Le patron de JP Morgan a réaffirmé dans les colonnes du 'Handelsblatt' que son groupe ne s'intéresse pas à la Deutsche Bank.