Sauf catastrophe majeure lors des prochaines heures, la Fed va annoncer le relèvement de ses taux d'un quart de point ce soir à 20h00. Là encore, pas besoin d'être particulièrement extralucide ou de connaître le beau-frère de Jerome Powell pour s'en persuader : l'outil FedWatch du CME le fait pour nous. Il se base sur les contrats futures des Fed Funds, lesquels sont alimentés par les attentes de marché au quotidien. La probabilité d'une hausse de taux atteint 100% avec cet outil (95% en faveur d'une hausse d'un quart de point, 5% pour une hausse d'un demi-point).
 
Ce qui intéresse davantage les financiers, c'est le rapport sur les perspectives économiques mises à jour qui sera publié concomitamment et les explications du patron de la Fed à partir de 20h30. Une littérature abondante commence à traiter des conséquences de la politique de normalisation des taux américains, en s'inquiétant notamment de l'impact qu'elle aura sur les marchés émergents et donc sur l'économie mondiale. Comme la Fed n'a pas pour mandat de s'occuper des affaires des autres, son président ne devrait pas s'engager sur ce terrain glissant.
 
Quant au reste de l'actualité, Donald Trump a prononcé un discours à la tribune de l'ONU en développant les thèmes qui lui sont chers. Consternant pour ses détracteurs, brillant pour ses aficionados. Même si son goût pour l'autosatisfaction a déclenché quelques rires dans l'assemblée, certains des thèmes qu'il a abordés sont fédérateurs. La preuve ? Les Etats-Unis, le Japon et l'Union européenne ont signé une déclaration commune pour fustiger les "pratiques commerciales déloyales", mais sans brocarder un Etat en particulier. Toute ressemblance avec une habitude chinoise serait purement fortuite. En Italie, la tension monte avant l'annonce du budget 2019, non seulement vis-à-vis du reste de l'Europe mais entre les deux factions de la coalition au pouvoir.
 
Le CAC40 a démarré en hausse minime, sur les 5 480 points.

Les temps forts économiques du jour
 
Les regards des investisseurs sont intégralement tournés vers les Etats-Unis où les chiffres de l'immobilier neuf (16h00 : consensus 630 000) et les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30 : consensus -0,7 million) permettront de patienter jusqu'à la décision de la Fed sur ses taux (20h00 : consensus à 100% sur une hausse de taux). La banque centrale publiera en même temps ses nouvelles anticipations économiques, avant à 20h30 une conférence de présentation de Jerome Powell.
 
L'euro et le dollar se neutralisent ce matin à 1,17657 USD (+0,02%). L'once d'or a repassé le cap des 1 200 USD et s'en tient très proche. Le baril repart de l'avant avec un WTI à 72,12 USD et un Brent à 81,78 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Deutsche Bank passe de vendre à conserver sur Adecco, mais réduit de 56 à 52 CHF son objectif.
  • JP Morgan passe de neutre à surpondérer sur Bouygues, dont l'objectif passe de 42 à 46 EUR.
  • Bankinter démarre le suivi de Dia à conserver en visant 2,01 EUR.
  • JP Morgan passe de surpondérer à neutre sur Iliad, dont l'objectif passe de 195 à 135 EUR.
  • JP Morgan passe de surpondérer à neutre sur Kier, dont l'objectif recule de 1 369 à 1 042 GBp.
  • Goldman Sachs passe de vendre à neutre sur Next, revalorisé de 5 675 à 5 800 GBp.
  • MainFirst reprend le suivi de Valora à neutre en visant 280 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Engie a démenti songer à vendre Electrabel et la CNR, après les révélations du 'Canard Enchaîné'. Carlos Ghosn apprend à déléguer mais reste aux commandes de l'Alliance Renault Nissan Mitsubishi, a-t-il expliqué à Bloomberg, en ajoutant que les rapports entre les trois entités seront clarifiés d'ici 2020. Accor a des ambitions dans les grandes villes africaines, avec l'appui du fonds souverain qatari. Eutelsat a émis 800 millions d'euros d'obligations 2025 à 2%. Neopost (objectifs revus en baisse), Rothschild et Orpea ont publié, ainsi que de nombreuses smallcaps comme Altur, Guerbet, Nextedia, Mecelec Mounir Moufarrige va président le conseil de ST Dupont.
 
Deutsche Bank aurait examiné un mariage avec UBS, selon le 'Handelsblatt'. Andrea Orcel débauché par Santander pour en faire son CEO, UBS promeut Piero Novelli et Robert Karofsky aux commandes de sa banque d'investissement. En plus d'avoir semé la zizanie sur le marché hier en lançant un avertissement, Bayerische Motoren Werke (BMW) fait face à la fronde de ses concessionnaires allemands, qui contestent les nouvelles conditions imposées par le constructeur. Nike trébuche post-séance après des trimestriels en hausse mais inférieurs au consensus. Blackstone et Carlyle lorgneraient Nielsen Holdings. Blackstone songerait en revanche à se séparer de FXall, la plateforme de négoce FOREX de Thomson Reuters, qui pourrait valoir 3 milliards de dollars. Rollins va remplacer Andeavor dans le S&P500. Delta Air Lines subit un nouveau bug informatique d'ampleur aux Etats-Unis, qui a momentanément cloué au sol sa flotte. Google devrait faire son mea culpa sur la protection de certaines données lors d'une audition ce jour devant le Sénat américain.