À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 5.328,46 points à 08h15 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,18%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,06% et le Stoxx 600 de 0,29%.

La Bourse de Londres est fermée, la journée étant fériée au Royaume-Uni, ce qui pèse sur les volumes.

Alors que vendredi, les annonces successives de nouveaux droits de douane en Chine puis aux Etats-Unis avaient fait reculer Wall Street de plus de 2%, Donald Trump a déclaré lundi à Biarritz, où il participe au sommet du G7, que la Chine avait exprimé son souhait de revenir à la table des négociations et ajouté croire possible la conclusion d'un accord.

Vendredi, le président américain avait annoncé un relèvement de cinq points du taux de taxation de 550 milliards de dollars (493 milliards d'euros) de produits chinois importés aux Etats-Unis, quelques heures après des représailles chinoises à son offensive commerciale précédente.

Lundi, le vice-Premier ministre chinois Liu He, négociateur en chef de Pékin pour les pourparlers commerciaux avec Washington, a assuré que son pays souhaitait résoudre le conflit par des négociations "calmes".

Les tensions commerciales et leurs répercussions ont largement occulté le discours prononcé vendredi par Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, qui n'a apporté que peu d'éléments nouveaux au débat en cours sur l'évolution des taux dans les mois à venir, se contentant d'assurer que la banque centrale agirait de manière "appropriée".

Constatant que "les risques à la baisse augmentent à la fois pour l'économie mondiale et pour les marchés", UBS a réduit l'exposition au risque de ses portefeuilles, revenant à "sous-pondérer" sur les actions.

"Si les actions offrent toujours des valorisations intéressantes par rapport aux obligations d'Etat, l'incertitude entourant les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine limite pour l'instant le potentiel de hausse", explique la banque suisse dans une note.

Sur le front macroéconomique, l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne a reculé plus qu'attendu en août, à 94,3 contre 95,8 (révisé) en juillet alors que le consensus Reuters le donnait à 95,1.

VALEURS

Le regain d'espoir suscité par les toutes dernières déclarations de Donald Trump évitent aux valeurs européennes le repli généralisé et marqué que laissaient augurer les toutes premières indications disponibles.

Le secteur automobile, pourtant l'un des plus exposés aux tensions commerciales, ne perd que 0,14%. Celui des hautes technologies abandonne 0,47%.

EssilorLuxottica prend 1,15% et a inscrit un nouveau plus haut historique après les informations de Reuters sur la montée à son capital du fonds activiste Third Point.

Le secteur immobilier (-0,76%) est pénalisé par les valeurs allemandes en raison des craintes liées au plafonnement annoncé des loyers à Berlin.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a perdu 2,17%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis le 25 mars, et a touché en séance son plus bas niveau depuis le 6 août, un repli qui a touché en premier lieu les valeurs dépendantes de la demande chinoise, comme celles des équipements industriels.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a terminé sur un repli de 1,17% et à Hong Kong, le Hang Seng a cédé 1,9%, les tensions politiques locales s'ajoutant au conflit commercial international.

A WALL STREET

Les annonces successives de nouveaux droits de douane par Pékin et Washington ont fait trébucher Wall Street vendredi: en clôture, l'indice Dow Jones perdait 2,37%, à 25.628,90 points, le S&P-500 2,59% à 2.847,11 et le Nasdaq Composite 3% à 7.751,77.

En baisse respectivement de 1,44%, 0,99% et 1,83% sur cinq séances, les trois indices ont reculé pour la quatrième semaine d'affilée, leur plus longue phase de repli depuis le mois de mai.

Lundi, les contrats à terme sur le S&P-500 ont ouvert en Asie en recul de plus de 1% mais ils ont réduit leurs pertes après les dernières déclarations de Donald Trump.

TAUX

Retombé sous -0,7% dans les premiers échanges avant les propos du président américain, le rendement du Bund allemand à dix ans a réduit ses pertes par la suite pour remonter autour de -0,67%.

Celui des Treasuries américains à dix ans, lui, évolue sous 1,45%, au plus bas depuis trois ans, en repli de plus de sept points de base.

CHANGES

Le dollar, qui avait chuté de plus de 0,5% vendredi, est reparti à la hausse après les déclarations de Donald Trump à Biarritz et regagne autour de 0,25% face à un panier de devises de référence.

L'euro, qui évoluait autour de 1,1145 en début de séance en Asie, revient ainsi autour de 1,1115

Le yuan chinois réduit ses pertes: sur le marché intérieur ("onshore"), il est remonté à 7,1465 pour un dollar après avoir inscrit un plus bas de 11 ans à 7,1500.

PÉTROLE

Le marché pétrolier réagit lui aussi à l'évocation par Donald Trump d'une reprise des discussions avec Pékin: les cours du Brent et du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui cédaient près de 1%, ont nettement réduit leurs pertes, le premier remontant au-dessus de 59 dollars le baril et le deuxième à plus de 54 dollars.

OR

L'once d'or reste orientée à la hausse mais a limité ses gains après les déclarations de Donald Trump: elle s'échange à 1.528,85 dollars après avoir atteint 1.554,56 dollars, son plus haut niveau depuis plus de six ans.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand