À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,03% (59,52 points) à 5727,22 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 31 octobre. Il affiche un repli de 3,4% sur les cinq dernières séances.

A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,62%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,43%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,63%. Le Dax à Francfort a fait exception avec une progression de 0,19% après trois séances consécutives de baisse.

Le Stoxx 600 a touché en séance son plus bas niveau depuis fin octobre et effacé en deux jours la quasi-totalité de la hausse de 2,69% engrangée en novembre.

A Londres, où il participe au sommet de l'Otan, le président américain a déclaré qu'il ne s'était fixé aucune date limite pour conclure un accord commercial avec Pékin et qu'il pourrait être préférable pour le faire d'attendre que l'élection présidentielle de novembre 2020 soit passée.

Ses propos ont accru une tension déjà sensible après la menace américaine de nouveaux droits de douane sur des produits français en représailles à la création par Paris d'une taxe sur les entreprises du numérique, qui vise en premier lieu de grands groupes américains.

Le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, a ensuite alimenté les doutes en déclarant à CNBC que les Etats-Unis imposeraient de nouveaux droits de douane aux produits chinois en l'absence de progrès substantiels dans les discussions entre les deux pays.

VALEURS

Le repli des actions a touché la quasi-totalité des grands secteurs de la cote européennes et atteint 1,61% pour celui des matières premières, l'un des plus exposés aux tensions commerciales.

L'indice Stoxx du pétrole et du gaz a perdu 1,4% et celui des banques 1,42% avec la baisse marquée des rendements obligataires.

A Paris, les valeurs du luxe ont souffert des menaces américaines de taxations de produits français: Hermès a cédé 2,29%, Kering 2,11% et LVMH 1,48%.

Parmi les autres grandes valeurs exposées au risque de prolongation des tensions commerciales, Airbus a perdu 4,19% et ArcelorMittal 3,39%.

A la hausse, Engie a gagné 1%. Selon BFM Business, le conseil d'administration envisage de se séparer de la directrice générale, Isabelle Kocher.

A Francfort, le constructeur de moteurs d'avions MTU Aero Engines a pris 3,59% et soutenu le Dax après une recommandation d'achat de Bank of America Merrill Lynch.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en nette baisse, le Dow Jones cédant 1,45%, le Standard & Poor's 500 1,06% et le Nasdaq Composite 1,23%, seul les secteurs défensifs de l'immobilier et des "utilities" échappant au repli général.

LES INDICATEURS DU JOUR

Seul indicateur important du jour, l'indice des prix à la production dans la zone euro est ressorti en hausse de 0,1% en octobre mais en baisse de 1,9% sur un an avec la chute des prix de l'énergie.

CHANGES

Sur le marché des devises, le yen et le franc suisse profitent du repli sur les actifs jugés les plus sûrs: la monnaie japonaise s'apprécie de 0,4% face au dollar et de 0,3% face à l'euro, la suisse de près de 0,5% dans les deux cas.

L'"indice dollar", qui suit les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, recule de 0,17% et l'euro remonte à près de 1,1090 dollar.

Le yuan chinois, lui, a souffert des déclarations américaines, revenant à son plus bas niveau face au dollar depuis octobre.

TAUX

Les marchés obligataires profitent à plein du mouvement de repli sur les actifs refuges, ce qui se traduit par une baisse marquée les rendements: celui du Bund allemand à dix ans a perdu sept points de base sur la journée pour revenir à -0,348% et celui des bons du Trésor américain de même échéance a cédé jusqu'à plus de 13 points, revenant sous 1,7% pour la première fois depuis le 1er novembre.

PÉTROLE

Bien orienté en début de journée, le marché pétrolier a basculé dans le rouge après les déclarations de Donald Trump sur la Chine, les préoccupations liées au conflit commercial l'emportant sur l'anticipation.

Il s'est ensuite stabilisé, trouvant un soutien dans l'anticipation de nouvelles mesures de réduction de la production en fin de semaine lors de la réunion de l'"Opep+" à Vienne.

Le Brent se traite 60,96 dollars le baril après avoir oscillé entre 60,30 et 61,40 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est pratiquement inchangé à 56,03 dollars.

OR

La poussée d'aversion au risque favorise logiquement la hausse des cours de l'or, dont le cours sur le marché spot prend 1,21% à 1.480,01 dollars l'once après avoir touché son plus haut niveau depuis le 7 novembre à 1.481,80.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)