Les marchés financiers mondiaux ont confirmé hier les bonnes dispositions entrevues depuis vendredi dernier, après une fin d'année 2018 particulièrement éprouvante. L'Europe a progressé, puis Wall Street a progressé. Ce matin, l'Asie se met au diapason avec une hausse générale. Quant aux "futures" américains, ils sont, vous l'avez deviné, dans le vert eux aussi. Les investisseurs sont brutalement passés du spleen à l'euphorie, en partie grâce au discours plus apaisant distillé par la banque centrale américaine sur sa politique monétaire, et en partie grâce au travail au corps des officiels américains pour convaincre que les discussions qui ont à peine repris avec la Chine sur les relations commerciales des deux pays se passent de mieux en mieux.
 
Donald Trump y est même allé de son commentaire positif hier sur sa plateforme de communication préférée, en clamant "les discussions avec la Chine se passent très bien", entre un tweet sur le soutien d'un syndicaliste de l'acier à sa politique et un autre félicitant une équipe de football américain pour sa victoire dans le championnat universitaire. Sur le front du "shutdown" en revanche, rien de neuf malgré l'intervention télévisée organisée par le Président américain en prime-time hier soir, pour tenter de forcer la main des Démocrates sur la construction du mur (désormais une clôture) à la frontière mexicaine.
 
En dépit du "shutdown", du Brexit, de l'Italie, de la révision en baisse des prévisions économiques de la Banque Mondiale et de l'arrivée des premières publications annuelles, c'est bien la relation sino-américaine qui reste au centre du jeu. Et ces derniers jours, les professionnels de la finance semblent avoir fait une analyse pragmatique de la situation : l'affaiblissement de Donald Trump en politique intérieure couplé à l'obsession du Président américain pour la hausse des marchés financiers pourraient contribuer à assouplir la position de Washington face à Pékin lors des négociations. Bloomberg a d'ailleurs cette nuit propagé une rumeur sourcée à la Maison Blanche selon laquelle l'occupant du Bureau ovale serait prêt à des efforts dans le cadre des discussions pour faire en sorte que Wall Street reparte de l'avant. On se gardera de commenter sur le fond, mais sur la forme, le bruit de fond est porteur. 

Le CAC40 a démarré en hausse de 0,8% à 4 810 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Balance commerciale allemande (8h00), inflation suisse (8h30) et taux de chômage de la zone euro (11h00) sont au programme de la matinée. Aux Etats-Unis, où la publication de certains statistiques est contrariée par le "shutdown", les investisseurs seront attentifs aux stocks pétroliers hebdomadaires et à la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed, celle de la hausse de taux de décembre. En outre, au moins deux membres de la banque centrale américaine doivent prononcer des allocutions : Charles Evans (à partir de 15h00) et Eric Rosengren (à partir de 17h30). Au Canada, la BoC devrait maintenir le statu quo sur son principal taux directeur à 1,75% (16h00).
 
 Ce matin, il faut 1,1460 USD pour 1 EUR, une situation stable par rapport à la veille. L'once d'or perd un peu de son attrait récent en restant positionnée à 1 282 USD, tandis que le baril remonte à 50,57 USD pour le WTI (+1,2%) et 59,60 USD pour le Brent (+1,5%). Le 10 ans américain est à 2,721%, en légère baisse. Enfin, le Bitcoin se traite à 4 024 USD ce matin.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Aegon : Société Générale reste à conserver mais réduit de 5,70 à 4,25 EUR son objectif.
  • Allianz : Société Générale reste à l'achat mais réduit de 215 à 200 EUR son objectif.
  • Amplifon : Intermonte passe de sousperformance à neutre en visant 14 EUR.
  • Assicurazioni Generali : Société Générale reste à l'achat mais réduit de 20 à 18,50 EUR son objectif.
  • Axa : Société Générale reste à l'achat mais réduit de 30 à 27 EUR son objectif.
  • BHP Group : Deutsche Bank passe de conserver à vendre avec un objectif ramené de 36 à 29,60 AUD.
  • CNP Assurances : Société Générale reste à conserver mais réduit de 20,50 à 19 EUR son objectif.
  • JCDecaux : MainFirst passe de neutre à surperformance avec un objectif relevé de 32 à 34 EUR.
  • Hennes & Mauritz : Jefferies reste à conserver avec un objectif ramené de 145 à 135 SEK.
  • HSBC : Barclays abaisse à souspondérer sa recommandation et réduit son objectif à 640 GBp.
  • Lloyds Banking Group : Barclays reste à surpondérer avec un objectif abaisser à 85 GBp.
  • Prudential : Société Générale passe de conserver à vendre et réduit de 1 900 à 1 250 GBp son objectif.
  • Royal Bank of Scotland : Barclays reste à surpondérer avec un objectif réduit à 320 GBp.
  • Scout24 : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif relevé de 39 à 50 EUR.
  • Standard Chartered : Barclays reste à souspondérer avec un objectif réduit à 585 GBp.
  • Zurich Insurance : Société Générale passe de vendre à conserver avec un objectif relevé de 270 à 285 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Les dirigeants d'Alstom et Siemens Mobility ont discuté hier avec la Commissaire à la concurrence de l'UE pour sauver leur mariage. Finalement, Airbus est parvenu à livrer 800 appareils en 2018, un peu moins que son concurrent Boeing, qui en totalise 806. La division diabète de Sanofi va continuer à souffrir cette année, a expliqué son directeur financier. Vinci a confirmé un gros investissement, 1,15 milliard d'euros, dans les aéroports au Portugal. Orange emprunte 4 milliards d'euros sur le marché obligataire, dans de bonnes conditions. Seb a racheté l'américain Wilbur Curtis, spécialiste du café filtre professionnel, dans des conditions non précisées. Les parlementaires vénézuéliens contestent l'accord entre PDVSA et Maurel et Prom. Valeo en partenariat avec Mobileye. Recylex, situation de trésorerie "tendue mais stable". Moratoire sur la dette de Pamier (Foncière Paris Nord). Deux petites acquisitions pour Derichebourg. CGGAir France KLM, Fountaine PajotLDC et CBo Territoria ont publié leurs chiffres.
 
Tim Cook, le patron d'Apple, vole au secours de ses fournisseurs en jugeant l'écosystème de son groupe sous-apprécié, assurant que sa santé à long terme n'a jamais été aussi bonne. Fiat Chrysler serait proche d'un accord avec les autorités américaines pour clore le contentieux né des émissions polluantes de certains SUV. L'Italie a créé un fonds de 1,3 milliard d'euros pour voler au secours de Banca Carige, qui sonderait l'adossement à plusieurs établissements, dont Unicredit, Banco BPM et BNP Paribas, selon la rumeur. Verizon enregistre une vive accélération de ses abonnés mobiles au 4ème trimestre. Sears Holdings attend une nouvelle offre de son président, sans quoi la liquidation semble inévitable. RTL Group s'offre le britannique Yospace. La Deutsche Bank se préparerait à réduire de 10% ses bonus.