(Actualisé tout du long; production photo/TV à disposition)

par Jeff Mason et Maayan Lubell

MIAMI, 24 janvier (Reuters) - Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il dévoilerait son plan de paix pour le Proche-Orient avant la visite à Washington, mardi prochain, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'adversaire politique de celui-ci, Benny Gantz.

Alors que le volet économique du plan a été présenté en juin dernier, aucun élément n'a filtré sur son volet politique.

Donald Trump a discuté du calendrier de publication du plan avec ses deux conseillers qui ont bâti le projet, Jared Kushner et Avi Berkowitz, à bord de l'avion présidentiel Air Force One qui les ramenait à Washington depuis la Suisse, où le président américain a pris part au Forum économique mondial de Davos.

S'exprimant devant les journalistes qui l'accompagnaient à bord d'Air Force One à destination des environs de Miami pour un meeting politique jeudi soir, Donald Trump a prédit que la réaction des Palestiniens pourrait être négative dans un premier temps, mais il a assuré que son projet leur était bénéfique.

"C'est un grand projet", a-t-il déclaré. "C'est un plan qui fonctionnerait vraiment."

Le vice-président Mike Pence, en visite à Jérusalem où il participait jeudi à une cérémonie marquant l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, a transmis l'invitation à Benjamin Netanyahu et Benny Gantz à se rendre à Washington. On ne sait pas pour l'heure si Donald Trump a prévu de rencontrer ensemble ou séparément les deux rivaux politiques.

Visant à relancer les négociations de paix israélo-palestiniens, qui se sont écroulées en 2014, le plan de l'administration Trump est un document de plusieurs dizaines de pages qui aborde en détail les questions épineuses entre Israéliens et Palestiniens, comme le statut de Jérusalem.

"LIGNE ROUGE"

Les représentants américains n'ont fait aucune mention d'une éventuelle invitation transmise aux Palestiniens.

Un porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dit prévenir "Israël et l'administration américaine de ne franchir aucune ligne rouge".

Donald Trump a indiqué que son administration s'était entretenue "brièvement" avec les Palestiniens et le ferait à nouveau "dans un certain temps".

Benjamin Netanyahu a dit avoir accepté l'invitation de se rendre à Washington. Les services du Premier ministre israélien ont précisé que celui-ci prendrait l'avion pour les Etats-Unis dimanche.

Un porte-parole de Benny Gantz n'a pas dit si l'opposant politique de Netanyahu avait accepté l'invitation de Donald Trump. L'ancien général, à la tête du parti centriste, s'était par le passé opposé à ce que le plan de paix de l'administration américaine soit dévoilé avant les élections législatives israéliennes de mars; il a levé cette objection dans la semaine.

D'après une source au fait de l'état d'esprit de l'équipe américaine qui a bâti le plan, inviter ensemble Netanyahu et Gantz a pour but de rejeter toute suggestion que Trump favorise l'un des deux candidats israéliens, alors que des analystes politiques israéliens considèrent l'invitation du président américain comme un coup de pouce à son allié de droite.

Le plan de paix est le fruit de trois années de travaux menés par Jared Kushner, haut conseiller et gendre de Donald Trump, Avi Berkowitz et Jason Greenblatt.

Jared Kushner a présenté en juin dernier à Bahreïn, lors d'un "atelier" selon ses termes, le volet économique du plan, qui ambitionne d'investir 50 milliards de dollars sur dix ans au Proche-Orient.

Avant même la présentation du plan, les Palestiniens ont rejeté l'approche américaine dans son ensemble, la jugeant trop biaisée en faveur d'Israël et soupçonnant l'administration Trump de vouloir les priver d'un Etat vraiment souverain. (avec Maayan Lubell à Jérusalem, Steve Holland à Washington; version française Bertrand Boucey et Jean Terzian)