(Actualisé avec réaction turque, dernier §)

WASHINGTON, 25 mars (Reuters) - Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret par lequel les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, un geste immédiatement dénoncé par Damas.

Le plateau du Golan a en partie été occupé par l'armée israélienne lors de la guerre des Six-Jours en 1967, qui en a chassé les forces syriennes. Il a depuis été annexé par l'Etat hébreu.

Donald Trump a formalisé sa décision, annoncée dès jeudi dernier, à l'occasion d'une visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui brigue un cinquième mandat à la tête du gouvernement lors des élections législatives du 9 avril.

"Il a fallu beaucoup de temps pour y arriver", a commenté Donald Trump en signant le décret présidentiel, Netanyahu regardant par-dessus son épaule.

Le président américain a ensuite remis le stylo à son invité en lui recommandant de l'offrir comme cadeau au peuple israélien.

Le geste de Trump est largement perçu en Israël comme un coup de pouce électoral à Netanyahu. Il lui avait déjà offert deux grandes victoires diplomatiques avec la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale de l'Etat hébreu en 2017 et le transfert de l'ambassade américaine dans la Ville Sainte, en mai dernier.

Benjamin Netanyahu s'est réjoui de cette nouvelle initiative du président américain, estimant qu'Israël n'avait jamais connu meilleur ami.

Arrivé dimanche à Washington, le chef du gouvernement israélien a décidé d'écourter sa visite aux Etats-Unis afin de regagner l'Etat hébreu où un tir de roquette tiré de la bande de Gaza a fait sept blessés lundi matin près de Tel Aviv.

Son plus proche rival en vue des législatives, Benny Gantz, s'est exprimé lundi lors du congrès annuel du groupe de pression pro-israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) à Washington.

"Nous devons nous souvenir que si nous voulons de l'espoir, nous devons viser l'unité", a déclaré l'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, dont le parti centriste Bleu et Blanc est donné au coude-à-coude avec le Likoud de Netanyahu.

La Turquie a fermement condamné cette décision de la Maison blanche la qualifiant de "malheureuse" et estimant que "l'approche" de Washington "continue à être une partie du problème plutôt qu'une partie de la solution au Moyen-Orient", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

(Jeff Mason Jean-Stéphane Brosse pour le service français)