(Actualisé avec commentaires de Trump, avocat de l'ACLU)

WASHINGTON, 12 juillet (Reuters) - Donald Trump a renoncé jeudi à ajouter une question controversée sur la nationalité au questionnaire du recensement de 2020, mais a ordonné au gouvernement d'obtenir les réponses par d'autres moyens.

"Nous ne relâchons pas nos efforts pour déterminer le statut de citoyenneté de la population américaine", a déclaré le président dans une allocution à la Maison Blanche.

Il a précisé qu'il allait ordonner à chaque agence du gouvernement fédéral de fournir au département du Commerce tous les documents demandés concernant le nombre de citoyens et de non-citoyens dans le pays.

"Nous allons utiliser ces vastes bases de données fédérales pour obtenir un recensement complet, exact et précis du nombre de non-citoyens, y compris celles gérées par le département de la Sécurité intérieure et l'Administration de la sécurité sociale", a-t-il dit. "Nous ne négligerons rien".

Le recensement définit le nombre de sièges par Etat à la Chambre des représentants et influe également sur le budget alloué par le gouvernement fédéral.

Le projet de Trump visant à ajouter cette question au recensement 2020 a été mis à mal lorsque la Cour suprême s'est prononcée contre ce plan il y a deux semaines.

Malgré cette décision, il avait été prévu, quelques heures avant son discours, d’inclure la question dans un décret, incitant certains analystes à dire qu'il risquait une crise constitutionnelle.

Le Bureau du recensement fait partie du département du Commerce. La Constitution américaine confie spécifiquement la supervision du recensement au Congrès. La question sur la nationalité aurait donc dû être ajoutée par décret présidentiel.

Selon les détracteurs du projet, poser cette question dans le cadre du recensement serait discriminatoire et pourrait donner un avantage électoral aux républicains. Donald Trump juge, lui, tout à fait légitime de déterminer combien d'étranger vivent aux Etats-Unis.

Les opposants à la question de la nationalité ont qualifié la décision de jeudi de défaite pour l'administration Trump et ont promis d'être vigilant à la légalité du nouveau projet.

"Trump a beau revendiqué une victoire aujourd'hui, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une défaite humiliante pour lui et son administration", a déclaré Dale Hole, un avocat de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU). (Jeff Mason, David Shepardson, avec Roberta Rampton, Doina Chiacu, Makini Brice et Eric Beech, Jean-Philippe Lefief et Arthur Connan pour le service français)