WASHINGTON, 1er mai (Reuters) - Donald Trump a multiplié dimanche les gestes envers ses alliés asiatiques, afin de s'assurer de leur coopération pour contrer le programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord.

Le président américain s'est entretenu avec le Premier ministre thaïlandais et son homologue singapourien, lors de deux appels téléphoniques centrés sur la Corée du Nord, et les a tous deux invités à Washington, ont annoncé des responsables américains.

"Ils ont discuté des moyens de maintenir la pression diplomatique et économique sur la Corée du Nord", a précisé l'un des responsables, qui a requis l'anonymat.

Ces appels surviennent deux jours après un nouvel essai de missile de Pyongyang, qualifié d'échec par Washington et Séoul.

Le groupe aéronaval mené par le porte-avions Carl Vinson, arrivé à proximité de la péninsule coréenne, a commencé samedi des exercices conjoints avec la marine sud-coréenne, douze heures après le tir, a annoncé un responsable de la flotte sud-coréenne.

Le président américain s'est entretenu samedi avec son homologue philippin Rodrigo Duterte de cette même question et ces entretiens qu'il multiplie ont pour but d'avoir le soutien des dirigeants régionaux pour "un plan d'action" si la situation se détériore en Corée du Nord, a précisé le secrétaire général de la Maison blanche Reince Priebus sur la chaîne de télévision ABC.

Dimanche, la Maison blanche a défendu l'invitation à Washington faite à Duterte, critiquée par des associations en raison des violations des droits de l'homme imputées à son gouvernement, jugeant que la coopération de Manille était indispensable contre la Corée du Nord.

"AUCUNE MENACE PLUS GRANDE"

Donald Trump est en contact régulier avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe et entretient des relations "très proches" avec le président chinois Xi Jinping, a dit Priebus.

Toutes ces discussions sont motivées par la crainte "d'une possible destruction nucléaire massive en Asie" et potentiellement aux Etats-Unis, a affirmé le secrétaire de la Maison blanche.

"Il n'y a pour le moment aucune menace plus grande contre ce pays, contre la région, que ce qui se passe en Corée du Nord", a ajouté Priebus.

Après avoir fait de la Chine son bouc émissaire pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a estimé dimanche dans une interview à CBS, que les controverses commerciales avec Pékin passaient au second plan dans le cadre de la coopération face à la Corée du Nord.

La Chine, principal allié du régime de Pyongyang, s'est montrée alarmée par la poursuite du programme nucléaire et le développement de missiles de longue portée par Pyongyang, au mépris des résolutions des Nations unies, mais a invité les parties à éviter l'escalade des tensions.

"Le commerce est très important. Mais une guerre énorme, avec potentiellement des millions de personnes tuées ? Ça, je dirais que ça éclipse ("trumps") le commerce", a déclaré le président à CBS.

(Doina Chiacu et Jason Lange; Pierre Sérisier et Julie Carriat pour le service français)