MOSCOU, 27 octobre (Reuters) - Svetlana Tsikhanouskaïa, la cheffe de file de l'opposition en Biélorussie, a appelé ses compatriotes à soutenir davantage la grève générale qui a commencé lundi et dont le succès est contesté par le gouvernement qui affirme que les entreprises fonctionnent normalement.

Selon Svetlana Tsikhanouskaïa, les employés de plusieurs grands groupes du pays ont refusé de prendre leur postes mais ils subissent parallèlement d'intenses pressions de la part des autorités.

Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, est confronté à un vaste mouvement de contestation depuis sa réélection jugée frauduleuse le 9 août dernier. Il a refusé de répondre à un "ultimatum du peuple" adressé par l'opposante en exil, exigeant sa démission avant dimanche soir.

"Si nous aidons les usines à faire grève, elles nous aideront à terminer ce que nous avons commencé", a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux. "Souvenez-vous: chaque action pacifique nous approche de la fin de la violence, de l'obtention de la liberté pour les prisonniers politiques et de l'organisation d'élections équitables."

Des photos et des vidéos diffusées sur Twitter montrent des manifestants dans des lycées et dans plusieurs universités ainsi que des employés brandissant des banderoles et le drapeau rouge et blanc de l'opposition devant une société de télécoms à Minsk, la capitale du pays.

Dans l'ensemble, l'appel à la grève ne semble cependant pas être parvenu à paralyser complètement l'activité dans l'ancienne république soviétique comme l'opposition l'aurait souhaité.

Le Premier ministre, Roman Golovchenko, a déclaré que le calme prévalait et a dénoncé une opération visant à pénaliser le pays. (Mark Trevelyan; version française Nicolas Delame)