par Tarek Amara

TUNIS, 25 septembre (Reuters) - Plus d'une centaine de cadres du parti islamiste tunisien Ennahda, dont des députés et d'anciens ministres, ont démissionné samedi pour protester contre la direction de leur formation traversée par des divisions.

Ennahda, premier parti au parlement, est plongé dans la crise en raison de sa réaction à la décision du président tunisien Kais Saied de limoger le gouvernement et de suspendre le parlement le 25 juillet, ce que l'opposition a qualifié de coup d'Etat.

Dans un communiqué, 113 membres du parti ont annoncé leur démission en raison, ont-ils dit, des mauvais choix d'Ennahda qui ont conduit à son isolement et à l'échec de la constitution d'un front uni pour contester les décisions de Kais Saied.

Parmi les démissionnaires, figurent huit députés et plusieurs anciens ministres dont l'ancien ministre de la Santé Abdellatif Mekki.

"Je suis profondément triste (...) mais je n'ai pas le choix après avoir essayé pendant longtemps, particulièrement ces derniers mois. J'assume la responsabilité de cette décision que j'ai prise pour mon pays", a expliqué Abdellatif Mekki sur Facebook.

Depuis la crise politique ouverte par les décisions de Kais Saied il y a deux mois, des cadres d'Ennahda ont demandé que leur dirigeant Rached Ghannouchi, par ailleurs président du parlement, démissionne.

Le responsable politique a limogé le comité exécutif du parti le mois dernier pour tenter d'apaiser les critiques à son encontre.

Ennahda est la formation politique la plus puissante en Tunisie depuis la révolution de 2011 qui a conduit au départ de son président de longue date, jouant un rôle clef en apportant son soutien aux coalitions gouvernementales successives.

Mais la formation a perdu de sa popularité face à la stagnation de l'économie et l'érosion des services publics. (Version française Gwénaëlle Barzic)