ISTANBUL, 23 octobre (Reuters) - Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé samedi avoir ordonné à son ministère des Affaires étrangères de déclarer "personae non grata" dix ambassadeurs, dont le représentant de la France, qui ont appelé cette semaine à la libération immédiate de l'homme d'affaires Osman Kavala.

Les ambassadeurs ont été convoqués mardi par le ministère après avoir relayé un appel à un règlement équitable et rapide de "l'affaire Kavala" qui "jette une ombre sur le respect de la démocratie".

L'homme d'affaires turc est détenu sans condamnation depuis la fin 2017. Les organisations de défense des droits de l'Homme y voient un symbole de la répression de toute opposition par le régime du président Recep Tayyip Erdogan.

En 2019, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé que la détention d'Osman Kavala ne reposait sur aucune preuve et avait un caractère politique. Elle a réclamé sa libération immédiate, une décision ignorée par la Turquie.

Osman Kavala est accusé par la justice turque d'avoir financé des manifestations à l'échelle nationale en 2013 et d'être impliqué dans la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, ce qu'il dément.

Outre la France, les pays concernés sont les Etats-Unis, l'Allemagne, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Nouvelle-Zélande. (Reportage Daren Butler; version française Jean-Stéphane Brosse)