L'Union Bancaire Privée (UBP) souligne le paradoxe qui anime actuellement les marchés. D'un côté, l'activité économique reste bien orientée avec une croissance synchronisée dans l’ensemble des zones géographiques, l'inflation semble avoir atteint un point d’équilibre et les banques centrales assurent que la normalisation de leurs politiques accommodantes va se faire de manière très graduelle. Mais, malgré ces fondamentaux solides, les investisseurs sont aujourd’hui plutôt inquiets, constate UBP.

"Après plus de 8 ans d'expansion économique, les investisseurs redoutent un retour en récession à mesure que le temps passe. Or, un tel cycle peut encore durer longtemps. Les phases de croissance ne meurent pas de vieillesse mais à cause de chocs, le plus souvent exogènes et non prévisibles, ou à cause de politiques monétaires mal ajustées", décrypte Christel Rendu de Lint, responsable de la gestion obligataire chez UBP.

Dans ces conditions, les taux obligataires devraient rester relativement bas. La question des niveaux de valorisation est toutefois cruciale, après le rally obligataire et boursier des dernières années, prévient la société de gestion. "Les spreads de crédit demeurent attrayants. Nous constatons que les spreads de crédit BBB sont aujourd'hui plus larges de respectivement 60 et 100 points de base, par rapport aux niveaux les plus bas atteints pendant les deux cycles d'expansion longue des années 1960 et 1990", souligne Christel Rendu de Lint.

L'équipe de l'UBP maintient ses convictions sur les segments obligataires "Investment-Grade" américain, "High Yield" global investi via des indices de CDS, et enfin, sur la dette "Additional Tier 1" des banques européennes de taille systémique. Ces dernières continuent d'améliorer leur rentabilité tandis que leurs charges exceptionnelles diminuent.

"Nous restons positifs sur ces différents segments qui performent bien depuis plusieurs trimestres. Ces titres procurent du rendement grâce un carry et roll-down élevés, mais ne se sont pas ou peu renchéris. Ils conservent tout leur attrait", assure la responsable de la gestion obligataire chez UBP. En effet, les valorisations du crédit Investment-Grade US et des CDS sur le High Yield global sont quasiment identiques depuis 5 ans, avec des niveaux de rendement respectivement proches de 3 et 6,5% en dollars.