(Actualisé avec annonces)

par Gabriela Baczynska et John Chalmers

BRUXELLES, 10 juillet (Reuters) - Le président du Conseil européen Charles Michel a présenté vendredi une série de concessions au budget à long terme et au plan de relance économique de l'UE dans l'espoir de régler les divergences entre dirigeants des Etats membres lors du sommet des 17 et 18 juillet.

Charles Michel, qui présidera la première réunion en face-à-face des dirigeants de l'Union depuis la levée des mesures de confinement décidées pour contrer le coronavirus, propose un budget 2021-2027 moins important que prévu afin de rendre le fonds de relance post-pandémie plus acceptable pour certains États membres du nord de l'Europe.

Alors que la Commission envisageait fin mai un budget commun de 1.100 milliards d'euros sur sept ans, le président du Conseil européen propose désormais un montant de 1.074 milliards et un fonds de 750 milliards, avec deux tiers de subventions et un tiers de prêts, pour relancer des économies durement touchées par la crise sanitaire.

"La crise du Covid-19 représente pour l'Europe un défi aux proportions historiques", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

"Nous sortons lentement d'une crise sanitaire aiguë. Bien que la plus grande vigilance soit encore requise vis-à-vis de la situation sanitaire, l'accent est désormais mis sur l'atténuation des dommages socio-économiques."

La gestion de l'impact de la crise du coronavirus constitue le dernier défi majeur en date de l'UE à 27 après la crise de la dette, il y a dix ans, la question des flux migratoires et le traumatisme du Brexit.

Certains dirigeants l'ont même décrite comme existentielle pour l'Union, affirmant que celle-ci ne pouvait pas se permettre un nouvel échec alors que le sentiment eurosceptique monte dans plusieurs pays comme l'Italie.

La révision à la baisse du budget de l'UE vise à convaincre certains Etats du Nord, à commencer par les Pays-Bas, de valider le fonds de relance de 750 milliards d'euros envisagé en supplément pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.

Ces Etats du Nord, dits "frugaux" par comparaison avec les pays du Sud très endettés, ont défendu l'idée d'un budget réduit et de réformes économiques comme condition d'accès aux fonds du plan de relance.

La proposition budgétaire est connue dans le jargon bruxellois comme la "boîte de négociation", un ensemble complexe de chiffres couvrant les dépenses dans des domaines allant du soutien à l'agriculture au développement régional, à la recherche et aux bourses scolaires.

Il s'agit du point de départ des négociations auxquelles se livreront les dirigeants de l'UE lors de leur sommet des 17 et 18 juillet. (Version française Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse)