WASHINGTON, 11 août (Reuters) - Des mois après que une campagne pour la primaire démocrate minée par les doutes concernant son identité politique, Kamala Harris s'est soudain révélée et ce, au meilleur moment.

La sénatrice de Californie, âgée de 55 ans, a été choisie comme colistière du candidat démocrate à l'élection présidentielle des Etats-Unis, Joe Biden, un choix qui n'a finalement pas surpris grand monde, même s'il s'avère historique à plus d'un titre.

Dans une Amérique aux prises avec son histoire d'injustice raciale, Kamala Harris, première femme noire candidate à la vice-présidence, s'est imposée comme une ardente militante pour une réforme de la police et pour la justice sociale.

Après un début de campagne remarqué avec des positions proches des sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders, Kamala Harris a ensuite tenté de se recentrer.

"Elle essayait d'être un peu tout pour tout le monde", dit Joel Payne, un conseiller en stratégie démocrate. "Elle a maintenant une ligne plus définie, sa personne publique apparaît clairement."

"Elle est bien engagée à gauche", déclare Lara Bazelon, professeur au département de droit de l'University of San Francisco. "J'espère qu'elle saisira cette opportunité et résistera à la tentation de se diriger vers les eaux plus calmes du centre", a-t-elle ajouté.

Depuis qu'elle a rejoint les rangs de Joe Biden en mars, Kamala Harris, elle n'a manqué une occasion de défendre l'ancien vice-président de Barack Obama.

Elle a cependant du faire face à une campagne menée par des adversaires qui la présentaient comme trop ambitieuse et incapable de faire passer les intérêts de Joe Biden avant les siens.

"Elle a réalisé que l'une de ses faiblesses était son passé de procureur", dit Payne. "Mais elle a travaillé dur et s'est bien préparée pour être prête au bon moment". (James Oliphant; version française Camille Raynaud)