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par Susan Heavey et Patricia Zengerle

WASHINGTON, 21 janvier (Reuters) - Le nouveau président américain Joe Biden a cherché mercredi, au jour de son investiture, à renforcer la réponse du gouvernement fédéral face à l'épidémie de coronavirus en signant un ensemble de décrets destinés à sortir les Etats-Unis de leur pire crise sanitaire depuis plus d'un siècle.

L'ancien sénateur et vice-président est entré à la Maison blanche au lendemain du sombre cap franchi par les Etats-Unis, où le bilan de l'épidémie a dépassé mardi les 400.000 décès, alors que la campagne de vaccination est à la traîne par rapport à l'objectif précédemment fixé par l'administration sortante de Donald Trump - 20 millions de vaccinations avant la fin de l'année 2020.

"Nous entrons dans ce qui pourrait être la plus difficile et meurtrière période du virus et nous devons mettre de côté la politique et faire enfin face à cette pandémie en tant que nation unie", a déclaré Joe Biden lors de son discours d'investiture.

Selon un décompte de Reuters, près de 200.000 infections et 3.000 décès ont en moyenne été rapportés quotidiennement au cours des sept derniers jours. Plus de 123.000 Américains étaient hospitalisés mercredi à cause du COVID-19.

Bien que le gouvernement fédéral a livré quelque 36 millions de doses des deux vaccins approuvés jusqu'à présent par l'autorité fédérale américaine du médicament (le vaccin produit par Pfizer et BioNTech et celui développé par Moderna), seules 16,5 millions de doses ont été administrées, d'après les dernières données des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

La plupart des doses ont été attribuées au personnel soignant et aux résidents des maisons de retraite, tandis que les Américains dits "non-essentiels" devront vraisemblablement patienter des mois pour avoir accès à un vaccin.

Les mesures décidées mercredi par Joe Biden incluent l'obligation du port du masque dans les bâtiments fédéraux et pour les employés fédéraux, la création à la Maison blanche d'un bureau de coordination de la lutte contre le coronavirus et l'arrêt de la procédure de retrait des Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont dit des conseillers.

Par ailleurs, l'administration Biden entend aussi se joindre au dispositif d'accès mondial aux vaccins contre le coronavirus mis en place par l'OMS, baptisé "COVAX".

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué le retour des Etats-Unis au sein de l'OMS, a fait savoir le porte-parole de l'Onu, ajoutant que cela était "absolument décisif" pour renforcer la coordination mondiale dans la lutte contre la pandémie.

Joe Biden cherche à marquer d'emblée un virage par rapport à la gestion par l'administration Trump de la crise sanitaire, que les détracteurs ont qualifiée d'inefficace et désorganisée.

Après avoir été formellement investi à la présidence, Joe Biden a rendu un hommage silencieux aux Américains ayant succombé au COVID-19. Il avait présidé la veille une cérémonie nationale commémorative à Washington.

(avec David Shepardson, David Brunnstrom et Trevor Hunnicutt; version française Jean Terzian)