WILMINGTON, Delaware, 17 avril (Reuters) - Le président américain Joe Biden a déclaré samedi qu'il allait relever le plafond d'accueil de réfugiés admis cette année aux États-Unis, au lendemain des critiques formulées par les législateurs démocrates pour avoir accepté de maintenir ce chiffre historiquement bas.

Ce plafond de 15.000 avait été fixé pour la première fois par son prédécesseur, l'ancien président Donald Trump. Vendredi, Joe Biden a signé un décret prolongeant ce plafond jusqu'à la fin de l'année fiscale du gouvernement, qui se termine le 30 septembre. Il avait ainsi renoncé à son projet annoncé en février de porter ce plafond à 62.500.

Samedi, après avoir joué au golf, Joe Biden a déclaré à des journalistes dans le Delaware qu'il allait augmenter la limite de 15. 000.

"Nous allons augmenter le nombre d’admissions. Le problème était que la question des réfugiés s’ajoutait à la crise qui se déroule à la frontière avec les jeunes. Nous ne pouvions pas faire deux choses à la fois, mais maintenant nous allons augmenter le nombre d’admissions", a-t-il déclaré.

Des parlementaires et des groupes de défense des réfugiés ayant critiqué Joe Biden, la porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki, a déclaré vendredi qu'il prévoyait de "fixer un plafond définitif et accru de réfugiés pour le reste de l'année fiscale d'ici le 15 mai."

Le décret de Joe Biden de limiter les admissions à 15.000 a été un coup dur pour les groupes de défense qui souhaitaient que le président démocrate agisse rapidement pour inverser la politique imposée par Donald Trump, qui avait fixé ce chiffre comme un moyen de limiter l'immigration.

Le programme d'admission des réfugiés est distinct du système d'asile pour les migrants. Les réfugiés doivent être contrôlés alors qu'ils sont encore à l'étranger et autorisés à entrer aux États-Unis, contrairement aux migrants qui arrivent à la frontière américaine et demandent ensuite l'asile.

L'approche prudente de Joe Biden semble être liée à des préoccupations quant à l’impact de l'admission d'un plus grand nombre de réfugiés à un moment où le nombre de migrants arrivant à la frontière entre les États-Unis et le Mexique a augmenté ces derniers mois, et à la volonté de ne pas paraître "trop ouvert" ou "malléable", a déclaré vendredi à Reuters un autre responsable américain au fait de la question.

Jen Psaki a déclaré vendredi que "l'objectif initial de 62.500 évoqué par Joe Biden semble peu probable... étant donné le programme d'admission de réfugiés dont nous avons hérité".

Les républicains ont rendu Joe Biden responsable de la situation à la frontière, mettant en cause ses démarches pour revenir sur d'autres politiques. (Jarrett Renshaw et David Shepardson; version française Camille Raynaud)