Des dirigeants de l'opérateur de satellites Dish Network ont rencontré mardi le directeur des services antitrust du ministère de la Justice, Makan Delrahim, et le président de la Federal Communications Commission (FCC), Ajit Pai, dans le cadre de l'enquête fédérale sur le projet, susceptible de modifier en profondeur le marché américain des télécoms.

Un document officiel publié vendredi montre que Dish a "exprimé son opposition au projet de fusion de Sprint et T-Mobile sous sa forme actuelle", plaidant notamment pour "un minimum de quatre opérateurs de réseaux mobiles à l'échelle nationale".

Ajit Pai a donné son accord le mois dernier au projet de fusion des numéros trois et quatre du marché américain de la téléphonie mobile, en partie parce que Sprint et T-Mobile ont accepté de céder le service Boost Mobile.

Verizon Communications, AT&T, T-Mobile et Sprint contrôlent à eux quatre plus de 98% du marché mobile aux Etats-Unis, qui représente plus de 160 milliards de dollars de chiffre d'affaires total. S'ils fusionnent T-Mobile et Sprint rassembleront plus de 135 millions de clients.

Brendan Carr, un membre de la FCC, républicain comme Ajit Pai, a exprimé son soutien au projet de fusion et un troisième membre de la commission, Mike O'Rielly, a dit pencher en faveur d'un soutien.

Avant de donner un éventuel feu vert, le ministère de la Justice veut que les deux groupes s'engagent à céder davantage d'actifs, y compris des fréquences, afin de favoriser l'émergence d'un nouveau concurrent, a expliqué la source proche du dossier, précisant que la décision pourrait ne pas être adoptée la semaine prochaine.

Le ministère de la Justice et la FCC ont refusé de commenter ces informations, tout comme Sprint et T-Mobile.

Dish Network, Altice USA et Charter Communications sont considérés comme des repreneurs potentiels de Boost et éventuellement de fréquences cédées par Sprint ou T-Mobile, a ajouté cette personne, qui a requis l'anonymat.

Dix Etats américains ont engagé des procédures à l'encontre de Sprint et T-Mobile ainsi que de leurs maisons mères respectives, le conglomérat japonais SoftBank Group et l'opérateur allemand Deutsche Telekom, estimant qu'une fusion se traduirait par une envolée des prix.

(David Shepardson; Marc Angrand pour le service français)