WASHINGTON, 27 septembre (Reuters) - Plusieurs employés de la National Security Agency (NSA) américaine ont été sanctionnés ces dernières années pour avoir illégalement utilisé du matériel de surveillance afin d'espionner les communications de leurs conjoints ou ex-conjoints.

Cette pratique, connue dans le monde du renseignement sous le nom de "Loveint", a été mise au jour par l'inspection générale interne de la NSA. Un rapport a été transmis le 11 septembre au sénateur Charles Grassley, président de la Commission de la Justice du Sénat.

Par exemple, un militaire de la NSA a demandé en 2005 six adresses mail d'une ancienne petite amie et a eu accès au système de collecte des données. Il a dit pour sa défense qu'il voulait simplement "s'entraîner" et qu'il n'avait finalement obtenu aucune information.

Dans un autre cas, une ressortissante étrangère travaillant pour le gouvernement américain soupçonnait son amant, un employé civil de la NSA, d'écouter ses conversations téléphoniques. Elle s'en est ouverte à un autre employé du gouvernement, qui l'a fait savoir.

L'enquête a permis de découvrir que l'homme avait utilisé les bases de données de la NSA entre 1998 et 2003 pour espionner neuf numéros de téléphones de femmes étrangères. Par deux fois, il a même pu avoir accès aux communications d'une Américaine, selon le rapport de l'inspection générale.

La NSA est sous les feux de la rampe depuis les révélations de l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, sur le programme secret d'espionnage des communications par internet et par téléphone mis en place par le gouvernement.

Au moins six des 12 cas rapportés par l'inspection générale de la NSA depuis le 1er janvier 2003 ont été transmis au département de la Justice.

Dans plusieurs cas, les contrevenants ont démissionné ou sont partis à la retraite avant de faire l'objet de sanctions disciplinaires. D'autres ont été rétrogradés, ont dû accepter des heures supplémentaires ou une baisse de salaire. Certains n'ont plus accès aux bases de données. (Alina Selyukh; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Guy Kerivel)