HOUSTON, 28 mai (Reuters) - Les membres de la National Rifle Association (NRA), principal lobby pro-armes à feu des Etats-Unis, ont renouvelé samedi par un vote leur confiance à leur leader de longue date Wayne LaPierre, quatre jours après la tuerie d'Uvalde.

L'association a tenu sa réunion annuelle à Houston, à environ 450 km du lieu de la fusillade survenue mardi dans une école primaire où un jeune homme de 18 ans armé d'un fusil semi-automatique de type AR-15 a tué 19 enfants et deux enseignants.

Avant même la controverse liée à ce massacre, le puissant lobby avait été ébranlé par des affaires visant ses dirigeants, accusés d'avoir détourné des millions de dollars à des fins personnelles et pour acheter le silence d'anciens employés.

Lors d'un vote à main levée samedi, une résolution soutenant le leadership passé, actuel et futur de Wayne LaPierre a été largement approuvée par les membres de l'association à but non lucratif, qui compte cinq millions de membres. Seule une poignée de participants a voté contre la résolution.

Pendant ce temps à Uvalde, les enquêteurs tentaient de déterminer les erreurs commises par les forces de l'ordre et cherchaient notamment à savoir pourquoi une vingtaine de policiers sont restés pendant près d'une heure à l'extérieur de la salle où des enfants paniqués espéraient de l'aide.

Ce retard est au coeur de l'enquête menée par le ministère de la Sécurité publique, qui s'interroge aussi sur le mobile de l'attaque dans la mesure où le tueur, Salvador Ramos, n'avait ni casier judiciaire ni antécédent connu de maladie mentale.

Au moins deux enfants ont composé le numéro d'urgence 911 depuis deux salles de classe après l'irruption du tueur, a déclaré le colonel Steven McCraw, directeur du département de la sécurité publique du Texas.

"Il est dans la pièce 112", a chuchoté une fillette au téléphone à 12h03, plus de 45 minutes avant l'intervention d'une équipe de la US Border Patrol, survenue à 12h51 dans cette école d'Uvalde, une ville de 16.000 habitants située à l'ouest de San Antonio.

La même fillette a déclaré à l'opérateur du 911 "S'il vous plaît envoyez la police maintenant" à 12h43, et encore quatre minutes plus tard.

Selon Steven McCraw, le commandant de police sur place a estimé que Salvador Ramos était barricadé à l'intérieur et que les enfants n'étaient plus en danger immédiat, laissant aux agents le temps de préparer un assaut.

"Avec le recul (...) bien sûr, ce n'était pas la bonne décision", a déclaré Steven McCraw. "C'était la mauvaise décision, point final."

(Reportage Arathy Somasekhar à Houston, Brad Brooks, Gabriella Borter et Kristina Cooke à Uvalde ; version française Elizabeth Pineau)