WASHINGTON, 18 juillet (Reuters) - La Chambre des représentants s'est prononcée mercredi contre une résolution demandant une procédure en destitution ("impeachment") à l'encontre du président républicain Donald Trump, une option qui divise au sein du Parti démocrate mais qui n'est toutefois pas écartée définitivement.

L'élu démocrate Al Green, qui a soumis le texte, cherchait à profiter du vent de critiques que Donald Trump a provoqué en tenant dimanche et lundi des propos à caractère xénophobe à l'égard de quatre élues démocrates.

Après avoir voté la veille une résolution - à portée symbolique - condamnant les propos du locataire de la Maison blanche (), la Chambre des représentants s'est prononcée mercredi à 332 voix contre 95 contre l'ouverture d'une procédure de destitution.

"La destitution de votre président... est désormais TERMINÉE. On devrait pas autoriser que cela se produise à nouveau pour un président des Etats-Unis !", a déclaré Donald Trump sur Twitter.

Green avait déjà soumis le texte deux fois depuis janvier et la prise de contrôle de la Chambre des représentants par les démocrates, mais elle ne s'était jusqu'alors jamais prononcée sur cette résolution en session plénière.

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, juge qu'une procédure d'"impeachment" n'est pour l'heure pas appropriée. Elle dit vouloir attendre la fin des enquêtes du Congrès pour déterminer si Donald Trump a fait obstruction à l'enquête russe du procureur spécial Robert Mueller et si collusion il y a eu avec la Russie lors de la campagne électorale de 2016.

Robert Mueller, qui devait se présenter ce mercredi par le Congrès, sera finalement entendu la semaine prochaine en audience publique.

En revanche, la Chambre des représentants a voté une résolution reconnaissant le ministre fédéral de la Justice (Attorney General), William Barr, et le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, coupables d'outrage au Congrès pour ne pas avoir répondu à des assignations à comparaître en lien avec le questionnaire du recensement de 2020.

Il s'agit d'une première mesure de ce genre depuis que les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre, et d'une procédure rare dans l'histoire du Congrès américain.

Le texte, adopté par 230 voix pour et 198 contre, dans les lignes partisanes, ne devrait cependant avoir qu'une portée symbolique puisque d'éventuelles poursuites judiciaires seraient à la charge du département de la Justice contrôlé par Barr. (Susan Cornwell, avec Richard Cowan, Doina Chiacu et David Morgan, Sarah N. Lynch; Jean Terzian pour le service français)