WASHINGTON (Reuters) - Les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont signalé qu'ils pourraient commencer à réduire mi-novembre les mesures de soutien déployées par la banque centrale pour compenser l'impact de la crise sanitaire du coronavirus, selon le compte-rendu de leur réunion de politique monétaire de septembre.

Ils restent toutefois partagés sur l'ampleur de la menace représentée par l'inflation et sur le moment le plus opportun pour commencer à relever, en réponse, les taux d'intérêt, montrent les "minutes" de la Fed publiées mercredi.

"Aucune décision pour avancer sur l'allègement des achats d'actifs n'a été prise durant la réunion, mais les participants sont globalement convenus que, en considérant que le rétablissement de l'économie reste dans l'ensemble en bonne voie, un processus graduel de 'tapering' qui prendrait fin aux alentours du milieu de l'année prochaine devrait être approprié", est-il écrit dans le compte-rendu.

Les responsables de la Fed ont discuté de la possibilité de réduire de 10 milliards de dollars par mois les achats de bons du Trésor américain, montre le document, même si "plusieurs" participants à la réunion ont exprimé leur préférence pour un resserrement plus rapide des programmes d'achats.

Si la décision de débuter le 'tapering' est actée lors de la réunion de politique monétaire prévue le 2-3 novembre, le processus pourrait être lancé mi-novembre ou mi-décembre, indiquent les "minutes" de la Fed.

En contraste avec les compte-rendus des réunions de la banque centrale organisées durant l'été, il n'est plus écrit que les responsables de la Réserve fédérale s'attendent "globalement" à un apaisement des pressions inflationnistes à mesure que des facteurs provisoires se "dissipent".

Au lieu de cela, le compte-rendu de la réunion de septembre suggère des inquiétudes croissantes dans les rangs de la Fed à propos de l'inflation, la "plupart" des responsables voyant des risques accrus tandis que "certains" s'inquiètent d'une forte répercussion sur les prix.

Toutefois, est-il ajouté, "plusieurs autres" responsables attribuent la hausse actuelle des prix aux pressions provoquées par les goulots d'étranglement liés à la pandémie de coronavirus, qui pourraient ainsi s'apaiser.

La Fed avait annoncé le 22 septembre, à l'issue d'une réunion de deux jours du Federal Open Market Committee (FOMC), qu'elle pourrait "bientôt" réduire ses achats d'obligations sur les marchés. Ses dernières prévisions montrent qu'elle pourrait commencer à relever les taux d'intérêt avant la fin 2022.

Les interventions publiques de ses responsables ont, depuis lors, montré que ceux-ci étaient divisés sur les conséquences à tirer de l'accélération de l'inflation observée ces derniers mois.

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,4% le mois dernier, portant l'inflation sur un an à 5,4%, selon les chiffres publiées en début de journée mercredi. Hors énergie et alimentation, la hausse est toutefois ramenée à 0,2% d'un mois sur l'autre et à 4,0% en rythme annuel.

La Fed s'est fixé un objectif d'inflation "flexible" de 2%.

(Reportage Anne Saphir, Lindsay Dunsmuir et Jonnelle Marte; version française Marc Angrand et Jean Terzian)

par Ann Saphir