WASHINGTON, 18 novembre (Reuters) - Le général John Hyten, chargé de la supervision de l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, a déclaré samedi qu'il résisterait à un ordre de frappe nucléaire émis par Donald Trump s'il le considérait comme "illégal", rapporte la chaîne de télévision CBS News.

"En tant que chef de Stratcom, je donne des conseils au président; il me dit quoi faire", a déclaré le général Hyten, qui s'exprimait au Halifax International Security Forum qui se tenait au Canada.

"Et si c'est illégal, devinez ce qui va se passer ? Je dirai : 'M. le président, c'est illégal.' Et devinez ce qu'il va faire ? Il dira : 'qu'est-ce qui serait légal ?' Et nous trouverons des solutions, avec une combinaisons de moyens pour répondre à la situation, quelle qu'elle soit et c'est comme cela que ça marche. Ce n'est pas si compliqué."

Le général Hyten a ajouté que passer en revue les scénarios sur la manière de réagir dans le cas d'un ordre illégal était une pratique courante. Il a ajouté : "Si vous exécutez un ordre illégal, vous irez en prison. Vous pourriez aller en prison pour le restant de votre vie."

Des sénateurs américains de tous bords, du Parti démocrate comme du Parti républicain de Donald Trump, se sont interrogés sur l'autorité du chef de la Maison blanche à mener une guerre, à utiliser les armes nucléaires et à s'engager dans des accords internationaux ou à y mettre fin, dans un contexte de tensions à propos de l'arsenal nucléaire nord-coréens.

Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont récemment échangé des insultes. Le président américain a également menacé de "détruire totalement" la Corée du Nord, si ce pays de 26 millions d'habitants venait à menacer les Etats-Unis.

Certains sénateurs souhaitent une loi pour modifier l'autorité du président des Etats-Unis en matière nucléaire.

Mardi, une commission du Sant a tenu une audition sur l'autorité du président en matière de lancement de frappes nucléaires, la première audition du Congrès en la matière depuis plus de quarante ans. (David Brunnstrom; Danielle Rouquié pour le service français)