(Actualisé avec vote prévu dans la soirée)

par Steve Holland et Susan Cornwell

PALM BEACH, Floride/WASHINGTON, 28 décembre (Reuters) - Les parlementaires démocrates tenteront dans la soirée de porter à 2.000 dollars le montant l'aide directe aux particuliers prévue dans le cadre du plan de relance adopté pour faire face à la crise du coronavirus, que Donald Trump a finalement promulgué la veille.

Le président sortant, qui cédera le pouvoir le 20 janvier au démocrate Joe Biden, est revenu sur son opposition à ce plan adopté la semaine dernière au Congrès après avoir subi les pressions de parlementaires des deux bords.

Donald Trump demandait comme les élus démocrates que les aides directes aux ménages en difficulté soient portées de 600 à 2.000 dollars et souhaitait la réduction d'autres dépenses, notamment dans le domaine culturel et l'aide internationale.

Son opposition menaçait de troubler davantage la fin de son mandat. Il n'a pas expliqué son revirement mais, selon une source proche du dossier, certains de ses conseillers l'ont pressé de céder, arguant qu'ils ne voyaient pas de raison de s'opposer au plan.

Alors qu'il ratifiait le plan de relance dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, où il a joué au golf dimanche, le président a affirmé avoir adressé "un message fort qui montre au Congrès que les points déraisonnables doivent être supprimés."

"Plus d'argent arrive", a-t-il ajouté dans un communiqué, sans plus de précisions.

Les démocrates ont effectivement proposé de porter les aides directes aux particuliers à 2.000 dollars mais les républicains ont rejeté cette proposition, qu'ils jugent trop coûteuse.

Ils tenteront à nouveau lundi soir d'obtenir gain de cause à la Chambre des représentants, où ils sont majoritaires, et chercheront par ailleurs à passer outre le veto que Donald Trump a opposé au projet de budget de la défense, ce qui serait une première depuis son arrivée à la Maison blanche.

RETOURNEMENT DE SITUATION

Dans le cadre du plan de relance, les allocations-chômage versées à environ 14 millions d'Américains dans le cadre des programmes de lutte contre la pandémie, qui avaient expiré samedi, seront rétablies.

Le plan accorde par ailleurs 1,4 milliard de dollars aux services publics, ce qui permet de lever la menace d'une fermeture partielle des administrations ("shutdown") mardi.

Le plan d'aide prolonge en outre un moratoire sur les expulsions de locataires qui devait expirer le 31 décembre, renouvelle les aides financières aux petites entreprises, fournit des fonds pour aider les établissements scolaires à rouvrir ainsi qu'une aide pour l'industrie du transport et la distribution de vaccins.

Le feu vert de Donald Trump a été accueilli avec soulagement sur les marchés financiers.

Ce retournement de situation intervient alors que de nombreux républicains avaient refusé de revenir sur une proposition qu'ils avaient déjà voté.

Mitch McConnell, chef de file de la majorité républicaine au Sénat, a "remercié le président d'avoir ratifié ce plan de relance" mais n'a pas fait mention d'un quelconque vote au Sénat.

"Le président doit maintenant appeler les républicains du Congrès à suivre son exemple et à apporter leur soutien à une hausse du montant des chèques à 2.000 dollars", a déclaré de son côté la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. (avec Aram Roston et Matt Spetalnick version française Camille Raynaud, Blandine Hénault et Jean-Philippe Lefief, édité par)