Washington (awp/afp) - Le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a estimé mercredi que certaines pressions inflationnistes devraient "s'inverser avec le temps" peu après l'annonce de nouvelles prévisions.

"Nous pensons qu'il est logique que cela s'arrête et, en fait, que cela s'inverse avec le temps. Nous pensons que nous verrons en partie cela", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, citant l'exemple du prix du bois de construction qui a fortement augmenté avant de commencer à baisser.

"Quand cela va-t-il arriver? Nous n'en sommes pas sûrs", a-t-il ajouté.

L'inflation devrait ainsi atteindre 3,4% cette année, contre 2,4% estimé en mars, avant de se stabiliser près de son objectif de 2%, à 2,1% en 2022 et 2,2% en 2023.

"Ce que nous voyons à court terme est principalement associé à la réouverture de l'économie, et non à un marché du travail tendu ou à des contraintes de ressources", a également commenté Jerome Powell.

Il a ainsi souligné que si les prix du bois d'oeuvre, les prix des voitures d'occasion, des billets d'avion et des hôtels ont tiré l'inflation, ils sont à comparer avec des prix qui s'étaient effondrés l'an passé.

"Nous nous attendons à ce que les prix reviennent là où ils étaient (avant la crise), il n'y a aucune raison de penser qu'ils vont continuer à augmenter beaucoup", a-t-il également commenté, tout en soulignant la grande incertitude.

Sur l'emploi, Jerome Powell a reconnu que le retour sur le marché du travail "prend plus de temps", relevant certains obstacles tels que l'inadéquation entre offres d'emplois et profils des chômeurs.

"Un nombre important de personnes se disent encore préoccupées par le retour au travail dans des emplois où elles sont en contact avec le public, à cause du Covid", a-t-il ajouté tout en soulignant que cette crainte devrait se dissiper à mesure que les vaccinations progressent.

Il y a aussi la question de la garde d'enfants alors que nombres d'écoles sont restées fermées ou en mode hybride à l'approche de la fin de l'année scolaire.

Avec les crèches et les écoles qui devraient rouvrir à l'automne, la participation au marché du travail devrait progresser, a-t-il dit. Parallèlement, la fin de certaines aides d'Etat va également contribuer au retour au travail.

"Si l'on met tout cela ensemble, je m'attendrais à ce que nous assistions à une forte création d'emplois, qui s'accumulerait au cours de l'été et à l'automne", a noté Jerome Powell.

Il a enfin souligné que "c'est une période extraordinairement inhabituelle".

"Nous n'avons vraiment pas de modèle, ni d'expérience d'une situation comme celle-ci", a-t-il ajouté. "Nous devons donc être humbles quant à notre capacité à comprendre les données, ce n'est pas le moment d'essayer de tirer des conclusions définitives sur le marché du travail, sur l'inflation, sur la politique" monétaire, a-t-il conclu appelant à la patience.

afp/rp