Washington (awp/afp) - Le déficit des Etats-Unis a bondi à un niveau record entre octobre 2020 et mars 2021, sous l'effet des dépenses liées aux plans de relance du gouvernement fédéral face à la pandémie, selon les données publiées lundi par le Trésor.

Le déficit s'est élevé à 1.700 milliards de dollars sur ces six mois, qui correspondent au premier semestre de l'exercice budgétaire 2021.

Cela représente 130%, ou 963 milliards de plus qu'au premier semestre 2020. Les finances publiques n'avaient alors pas encore été plombées par les dépenses destinées à aider les ménages et les entreprises face à la crise provoquée par le Covid-19.

Les revenus et dépenses n'avaient alors "pas été significativement touchés par les conséquences législatives et économiques du Covid-19 tandis que cette année, évidemment, ils le sont", a commenté un responsable du Trésor lors d'une conférence téléphonique.

C'est la forte hausse des dépenses qui a fait exploser le déficit: elles ont grimpé de 45%, et se sont élevées à 3.410 milliards de dollars.

Le Congrès américain, sous l'impulsion du président Joe Biden, avait adopté début mars un gigantesque plan de relance de près de 2.000 milliards de dollars.

Ce plan comprenait notamment, comme les précédents adoptés en mars et décembre 2020, des chèques aux ménages. Ainsi, 339 milliards de dollars ont été déboursés pour les chèques issus du plan de relance de mars, et 138 milliards après celui de décembre.

Les recettes, elles, sont en augmentation de 6% par rapport à l'an passé, et 1.604 milliards de dollars sont entrés dans les caisses de l'Etat.

Le précédent déficit le plus élevé sur un semestre datait d'octobre 2010 à mars 2011 (829 milliards de dollars).

Le Covid-19 a plongé les Etats-Unis dans leur pire crise économique depuis les années 30. Pour l'année 2020 (octobre 2019 à septembre 2020), le déficit a ainsi atteint le niveau jamais vu de 3.000 milliards de dollars.

Et cela devrait continuer, puisque Joe Biden négocie un plan d'investissements dans les infrastructures de plus de 2.000 milliards de dollars sur huit ans. Il entend cependant le financer par une hausse des impôts sur les sociétés et sur les Américains les plus riches.

"Nous nous attendons à ce que les dépenses se poursuivent dans les mois à venir", a encore souligné ce responsable du Trésor.

L'Office du budget du Congrès (CBO) avait estimé en février que les Etats-Unis devraient enregistrer cette année leur deuxième plus grand déficit budgétaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

afp/rp