Washington (awp/afp) - Des lobbys des milieux financiers ont appelé mardi le Congrès américain à relever sans délai le plafond de la dette ce que les élus républicains ont de nouveau refusé de soutenir.

"Manquer à nos obligations existantes serait irresponsable et causerait un préjudice irréparable à l'économie et aux contribuables américains", ont averti ces organisations représentant le secteur bancaire et financier dans une lettre aux élus.

Le plafond de la dette est de nouveau en vigueur depuis le 1er août, après deux ans de suspension grâce à un accord entre l'administration Trump et le Congrès.

Sans un nouvel accord, les Etats-Unis seront à court d'argent "au cours du mois d'octobre", avait mis en garde la secrétaire au Trésor, Janet Yellen la semaine dernière.

"Les dirigeants démocrates disposent de tous les outils et procédures dont ils ont besoin pour gérer la limite de la dette par eux-mêmes, de la même manière qu'ils choisissent de gérer tout le reste", a ironisé mardi le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell en référence à une disposition permettant à la majorité de faire passer ses projets de loi avec ses seules voix.

Les démocrates envisagent ainsi de se passer des républicains pour adopter le plan de dépenses sociales de Joe Biden de 3.500 milliards de dollars.

Ils espèrent en revanche obtenir l'aval de l'opposition pour le relèvement du plafond de la dette.

Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a rappelé que "lorsque le président Trump était au pouvoir, les démocrates ont travaillé à trois reprises avec les républicains pour suspendre le plafond de la dette et continuer à garantir que les États-Unis étaient en mesure de payer leurs factures".

"Si les États-Unis font défaut sur leur dette, cela nuira à tous les Américains. (...) Les conséquences se répercuteraient dans le monde entier, et cela pourrait causer des dommages irréparables à l'économie mondiale à un moment où nous travaillons tous pour nous sortir d'une pandémie unique en un siècle", a-t-il alerté.

Le pays ne serait alors plus en mesure de rembourser ses emprunts, payer les salaires des employés fédéraux ni leurs retraites.

Cela provoquerait également une déflagration financière mondiale, et augmenterait les coûts d'emprunt à court terme pour les ménages.

En 2011, l'agence de notation Standard and Poor's avait retiré au pays sa note "AAA", sanctionnant de longs mois de blocage politique sur ce même sujet.

afp/rp