Washington (awp/afp) - La croissance de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a fortement ralenti en juin, contredisant les analystes qui anticipaient une progression, selon l'indice de l'antenne locale de la Réserve fédérale (Fed) publié jeudi.

L'indicateur s'est établi à 19,9 points contre 34,4 en mai quand les analystes tablaient sur 30 points.

"Tous les grands indicateurs demeurent positifs bien que les indices pour l'activité générale et les nouvelles commandes aient chuté de manière notable", a néanmoins commenté la Fed dans un communiqué.

L'indice mesure la perception des industriels de la troisième plus importante région de la Réserve fédérale sur la conjoncture à travers l'activité de leur entreprise.

Le chef économiste de Pantheon Macroeconomics, Ian Shepherdson, souligne que le ralentissement marqué en juin est "probablement une simple correction plutôt qu'une conséquence des menaces de taxes douanières" des Etats-Unis et de ses partenaires commerciaux.

Il rappelle que l'indicateur avait atteint en mai son niveau le plus élevé des 12 derniers mois et avait porté les nouvelles commandes à leur plus haut niveau depuis 45 ans.

"Le bond du mois de mai (...) a toujours paru difficile à tenir", a-t-il commenté dans une note. "La région de Philadelphie inclut deux ports relativement petits, Wilmington et Philadelphie, elle est donc moins sensible aux tensions commerciales que d'autres régions scrutées par les antennes régionales de la Fed en particulier celle de Richmond", a-t-il ajouté.

Plus de 36,6% des industriels ont rapporté une accélération de leur activité ce mois-ci contre 16,8% qui ont fait état d'un ralentissement, selon des données de la Fed de Philadelphie.

L'indice des commandes s'est inscrit en net recul, à 17,9 points contre 40,6 points le mois précédent. Celui des livraisons a en revanche augmenté à 28,7 points après 25,8 points en mai.

La Fed de Philadelphie relève en outre une proportion plus élevée d'entreprises enregistrant une hausse de leurs stocks (27,7%) qu'une baisse de leurs stocks (17,5%).

Sur le front de l'emploi, les entreprises continuent de faire état de hausses d'embauches. Près de 33,5% des sociétés ayant répondu ont ainsi enregistré de nouvelles embauches contre 3,1% qui ont enregistré une réduction de leurs effectifs.

En juin, l'indice de l'emploi s'est ainsi hissé à 30,4 points (+0,2 point), soit le plus haut niveau en sept mois.

La moyenne hebdomadaire des heures travaillées a en revanche baissé, ajoute la Fed.

S'agissant de l'avenir, l'indice général pour l'activité des six prochains mois a baissé à 34,8 points contre 38,7 points en mai. Pour autant, les entreprises restent globalement optimistes avec plus de 47,8% d'entre elles anticipant une hausse de leur activité contre 13% s'attendant à un ralentissement.

"L'activité n'a pas été aussi solide en juin qu'en mai mais les indices ont des résultats mitigés et les niveaux atteints restent importants avec une croissance solide dans l'industrie", a résumé Jim O'Sullivan, chef économiste chez HFE.

afp/rp