Washington (awp/afp) - Les prix de gros des biens aux Etats-Unis ont grimpé en mars au rythme le plus élevé jamais enregistré, et le mouvement devrait se poursuivre, tiré par la reprise économique qui s'amorce et les difficultés mondiales d'approvisionnement.

Tous achats confondus - biens, mais aussi services ou énergie -, l'indice des prix à la production a grimpé de 1% en mars par rapport à février, selon les données publiées vendredi par le département du Travail.

Et sur les douze derniers mois, la hausse est de 4,2%, au plus haut depuis près de dix ans, en raison notamment des prix du pétrole.

Pour les seules matières premières et autres pièces détachées, l'augmentation des prix a été de 1,7% en mars par rapport à février, ce qui est la plus forte augmentation sur un mois que les entreprises des Etats-Unis aient connu.

"Les prix vont continuer de peser sur l'économie, en particulier sur le secteur des services, la réouverture ainsi que les pressions actuelles sur la chaîne d'approvisionnement formant un goulet d'étranglement", a commenté Rubeela Farooqi, économiste pour HFE, dans une note.

Les dépenses en restaurants, voyages ou encore spectacles étant drastiquement réduits depuis le début de la pandémie, les consommateurs ont en effet acheté beaucoup plus de biens.

Cela perturbe fortement la production et la chaîne d'approvisionnement mondiale, provoquant retards de livraison et hausse des tarifs.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, l'économie reprend vie, portée par la vaccination en cours de la population et par les milliers de milliards de dollars des plans de relance.

Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a estimé jeudi que les perturbations pourraient durer un an, mais que la hausse des prix ne sera que provisoire, sans mener à une inflation trop élevée.

Et la Fed n'a pas l'intention de relever ses taux avant que son objectif d'inflation de 2% ait été durablement atteint voire dépassé.

"L'inflation va probablement passer au-dessus de 2% car nous allons comparer les prix de cette année à l'effondrement des prix l'année dernière", lorsque la pandémie avait frappé l'économie américaine, a indiqué le vice-président de la Fed Richard Clarida, vendredi sur Bloomberg TV.

Mais cela sera probablement "transitoire" et, si l'inflation devait cependant être trop élevée, "nous avons les outils" pour y faire face, a-t-il déclaré.

afp/rp