Washington (awp/afp) - La Banque centrale des Etats-Unis a frappé un grand coup jeudi en annonçant 2300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour "soutenir l'économie", destinés tout particulièrement aux entreprises et aux collectivités locales qui souffrent de la pandémie de Covid-19.

"Ces fonds vont apporter de l'aide aux ménages et aux employeurs de toute taille et donner aux autorités locales et régionales les moyens de fournir une aide cruciale en ces temps de pandémie", écrit la Fed dans un communiqué.

La Banque centrale va notamment apporter de l'argent frais à des entreprises qui ont vu leur activité économique totalement arrêtée par la pandémie, pour "s'assurer que la reprise sera aussi vigoureuse que possible quand elle viendra", a souligné le président de la Fed, Jerome Powell, cité dans le communiqué.

Une des principales mesures annoncées jeudi doit permettre à la Fed de fournir 600 milliards de dollars d'argent frais à des entreprises employant jusqu'à 10'000 personnes, ou avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars en 2019, précise la Fed.

Ce programme "va faire une différence pour les 40'000 entreprises de taille moyenne qui emploient 35 millions d'Américains", a souligné pour sa part Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor.

La Fed a précisé que les 600 milliards de dollars de prêts sur 4 ans seront réservés à des entreprises "qui affichaient une bonne santé financière avant la crise".

Ces entreprises auront aussi obligation "de faire des efforts raisonnables pour préserver l'emploi et garder leurs employés". Elles ne pourront pas non plus arroser les actionnaires ou les dirigeants avec ces fonds.

Les autorités ont appris la leçon après les dérapages constatés dans la foulée de la crise financière de 2008.

L'administration Trump essaie par tous les moyens de sauver l'emploi et de s'assurer que les entreprises frappées de plein fouet par la crise pourront redémarrer très vite une fois l'épidémie de Covid-19 endiguée.

Le président est aussi en pleine campagne pour exercer un second mandat et l'emploi et la santé de l'économie joueront un rôle crucial lors de l'élection de novembre.

Les Etats-Unis traversent une crise sans précédent au moins depuis la grande Dépression de 1929 à cause du nouveau coronavirus.

La semaine passée, ce sont encore 6,6 millions de personnes qui se sont inscrites au chômage et tous les économistes tablent sur une récession extrêmement sévère de la première économie du monde.

Cette nouvelle injection d'argent de la Fed dans l'économie réelle vient compléter un dispositif d'aide aux entreprises de 500 employés ou moins, d'un montant de 350 milliards de dollars, lancé la semaine dernière par le Trésor, après le vote d'un gigantesque plan de relance de 2.200 milliards de dollars.

M. Mnuchin demande d'ailleurs 250 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la demande des PME. Mais le feu vert du Congrès pourrait prendre du temps en raison de divergences entre républicains, majoritaires au sénat, et démocrates, majoritaires à la chambre.

Outre l'aide aux entreprises, la Banque centrale américaine a aussi annoncé des mesures en faveur des collectivités locales.

La Fed veut aider "les Etats (fédérés) et les autorités locales à gérer les tensions dans leur trésorerie causées par la pandémie" en mettant en place un dispositif de prêts d'un montant de 500 milliards de dollars.

L'institution a aussi annoncé jeudi qu'elle allait augmenter significativement les montants de liquidités disponibles pour d'autres dispositifs mis en place ces dernières semaines.

Leur montant total est porté à 850 milliards de dollars.

afp/rp