Washington (awp/afp) - La banque centrale américaine (Fed) envisage de continuer à relever ses taux directeurs afin de juguler l'inflation toujours très forte aux Etats-Unis, mais a jugé, lors de sa dernière réunion fin juillet, qu'il sera nécessaire, "à un moment", de ralentir le rythme.

"Il deviendra certainement nécessaire à un moment de ralentir le rythme des hausses de taux", lorsque seront évalués les effets des mesures de resserrement monétaire sur l'activité économique et l'inflation, ont estimé les responsables de la Fed dans le compte-rendu de la réunion monétaire de juillet, publié mercredi.

Ils ont aussi évoqué le "risque que (la Fed) puisse resserrer sa politique plus que nécessaire", et ont souligné que faire ralentir l'inflation "prendra certainement du temps", selon ces "minutes".

Lors de cette réunion des 26 et 27 juillet, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait relevé ses taux directeurs de trois quarts de point de pourcentage, comme lors de sa précédente réunion, mi-juin. Il s'agissait alors de la plus forte hausse de ses taux depuis 1994.

La Banque centrale les avait déjà relevés au cours des deux précédentes réunions, d'abord mi-mars, d'un quart de point -la hausse habituelle -, avant d'accélérer le mouvement début mai, avec une hausse d'un demi-point - alors la plus forte hausse depuis 2000.

Ces taux se situent désormais entre 2,25% et 2,50%.

Le président de la Fed Jerome Powell avait indiqué en juillet qu'une nouvelle hausse des taux "inhabituellement élevée" pourrait être nécessaire en septembre.

Depuis, les chiffres de l'inflation de juillet ont été publiés, montrant un ralentissement plus fort qu'attendu, à 8,5% sur un an, et même une hausse des prix nulle sur un mois, selon l'indice CPI, qui fait référence. Mais elle reste très élevée, proche des 9,1% de juin, un record depuis plus de 40 ans.

La Fed veut ramener l'inflation autour de 2%, niveau estimé comme sain pour l'économie. Elle privilégie cependant une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, dont le chiffre de juillet n'a pas encore été publié.

Le marché du travail, lui, reste très dynamique, et le taux de chômage est retombé en juillet à 3,5%, comme en février 2020, lorsqu'il était au plus bas en 50 ans. Le nombre total d'emplois dans le pays a également retrouvé son niveau prépandémique.

Le compte-rendu de la réunion précise ainsi que plusieurs des responsables de la Fed avaient relevé "de premiers signes annonciateurs d'un desserrement sur le marché de l'emploi".

Ils anticipent, par ailleurs, "que le PIB des Etats-Unis progressera au second semestre de cette année, mais beaucoup pensent que la croissance sera inférieure à la tendance".

La prochaine réunion du FOMC est prévue les 20 et 21 septembre.

afp/rp