Washington (awp/afp) - Le moral des consommateurs a enregistré une dégradation historique au début du mois d'avril en raison de la crise du coronavirus, selon l'estimation préliminaire de l'enquête de l'Université du Michigan publiée jeudi.

L'indice a perdu 18,1 points pour tomber à 71 points, "la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée", a souligné Richard Curtin, le chef économiste chargé de cette enquête bimensuelle. C'est pire que les attentes des analystes qui tablaient sur 79,3 points.

Combiné à la baisse du mois dernier, le plongeon est de 30 points, plus du double de la baisse record précédente.

Sans surprise, l'indice mesurant la perception des conditions actuelles enregistre la plus forte baisse -31,3 points à 72,4 points.

La majeure partie de la population est confinée et en trois semaines, 16,7 millions de personnes ont rempli un dossier de demande d'allocations chômage pour la première fois, du jamais-vu.

Les ménages se sont en revanche montrés un peu moins pessimistes pour les six mois à venir, l'indice perdant 9,7 points, à 70.

"Cela suggère que la chute libre de la confiance aurait été pire si l'on ne s'attendait pas à ce que les taux d'infection et de mortalité de Covid-19 atteignent bientôt un pic et permettent à l'économie de redémarrer", a estimé Richard Curtin.

Plus tôt jeudi, le docteur Anthony Fauci --l'épidémiologiste en charge au niveau fédéral-- a apporté une lueur d'espoir en estimant que les Américains pourraient peut-être prendre des vacances d'été, mais sous conditions, alors que le pays espère atteindre dans les prochains jours le pic de la pandémie.

Richard Curtin met toutefois en garde contre des espoirs qui ne se réaliseraient pas.

Si l'anticipation d'une expansion économique rapide et soutenue ne se réalisait pas, cela entraînerait "une nouvelle et plus profonde baisse de confiance", dit-il.

Il exhorte les consommateurs à se préparer "à une récession plus longue et plus profonde".

Il y a "toutes les raisons de penser que la reprise économique "sera solide" aux Etats-Unis, une fois la crise liée à la pandémie du coronavirus terminée, a pourtant estimé jeudi le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell.

afp/rp