New York (awp/afp) - Tesla et les autres constructeurs automobiles qui fabriquent des voitures équipées de systèmes d'aide à la conduite devront désormais signaler les accidents graves aux autorités américaines, a annoncé mardi l'agence de sécurité routière des Etats-Unis, renforçant la surveillance autour de cette technologie controversée.

Les constructeurs et exploitants des véhicules devront ainsi informer les autorités américaines des éventuels décès dans un délai d'une journée après avoir été informés de l'accident, selon un décret de l'agence de sécurité routière américaine (NHTSA).

Cette nouvelle règle impose aussi le signalement d'accidents ayant causé une hospitalisation, le remorquage d'un véhicule, le déploiement d'un airbag, ou ayant impliqué un piéton ou un cycliste.

Les experts en sécurité automobile avaient appelé les autorités à mettre en place une régulation plus stricte de ces systèmes comme l'Autopilot de Tesla, après une série d'accidents.

"En rendant obligatoire le signalement d'accidents, l'agence aura accès à des données essentielles qui permettront d'identifier plus rapidement les problèmes de sécurité qui pourraient apparaître dans ces systèmes automatisés", a déclaré Steven Cliff, responsable de la NHTSA.

"En fait, rassembler des données aidera à rassurer le public sur le fait que le gouvernement fédéral suit de près la sécurité des véhicules automatisés."

La NHTSA a communiqué cette nouvelle réglementation à une douzaine d'entreprises, dont Tesla, General Motors et Waymo, filiale d'Alphabet.

L'agence, qui jusque-là ne collectait pas ces données sur les accidents de façon systématique, a indiqué qu'elle avait l'intention de les rendre accessibles au public.

Accident mortel

Les appels à une surveillance accrue se sont fait plus pressants en avril, après un accident mortel impliquant une Tesla au Texas et pendant lequel, selon la police locale, il n'y avait personne au volant.

L'entreprise d'Elon Musk affirme au contraire que le système Autopilot n'était pas enclenché pendant l'accident et que le conducteur était bien au volant.

Récemment, l'association de protection des consommateurs Consumer Report a aussi montré qu'il était possible de faire rouler une Tesla seule grâce à de simples subterfuges.

Sur son site, Tesla présente la technologie Autopilot comme un système d'aide à la conduite qui, malgré son nom, nécessite bien la présence d'un conducteur.

Pour les sénateurs démocrates Richard Blumenthal et Edward Markey, partisans d'une réglementation plus stricte, la décision de la NHTSA représente "un pas dans la bonne direction" mais l'agence doit prendre des mesures "plus fortes pour empêcher ces accidents de se produire".

L'association Center for auto safety a jugé qu'il s'agissait d'une "première étape tardive mais bienvenue" pour "encadrer la technologie actuellement testée et utilisée sur les routes américaines avec peu de surveillance en raison de la collecte minimale de données".

afp/fr