Washington (awp/afp) - Les ventes au détail aux Etats-Unis ont stagné en avril par rapport à mars, lorsque les Américains avaient beaucoup consommé grâce aux chèques de relance versés par le gouvernement fédéral, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce.

Le montant total des ventes s'est élevé à 619,9 milliards de dollars en avril, comme en mars. C'est moins bien qu'attendu, puisque les analystes tablaient sur une hausse de 1,8%, après un bond de 10,7% en mars, selon des données révisées en hausse et également publiées vendredi.

Les ventes de véhicules tirent leur épingle du jeu (+2,9%), contrairement aux vêtements (-5,1%).

La consommation avait bondi en mars, stimulée par les chèques versés par le gouvernement fédéral à des millions d'Américains dans le cadre du dernier plan de relance.

La hausse avait été d'autant plus forte qu'elle intervenait après un mois de février partiellement paralysé par une vague de froid polaire et de fortes chutes de neige.

Par rapport à avril 2020 en revanche, la hausse est bien plus forte: 51,2%. Une large partie de la population américaine était alors soumise à des mesures de confinement, pour enrayer la progression du Covid-19.

Pour les seuls vêtements et accessoires, la hausse sur un an est même de 726,8%. Les ventes réalisées par les bars et restaurants représentent elles plus du doubles de celles de l'an passé (+116,8%).

Avec plus d'un tiers de la population entièrement vaccinée, les commerces et restaurants rouvrent progressivement aux Etats-Unis. Et depuis jeudi, les personnes entièrement vaccinées peuvent enlever leurs masques, même en intérieur, ce qui devrait accélérer encore la reprise de l'activité économique.

De nombreuses entreprises cherchent désormais à recruter pour faire face à la hausse de la demande, mais peinent à attirer les candidats.

Des craintes persistent quant au Covid-19, ainsi que des problèmes de gardes d'enfants tant que les écoles n'ont pas complètement rouvert. Et les allocations chômage généreuses incitent beaucoup de personnes à se laisser du temps avant de retourner travailler.

Cette pénurie de main d'oeuvre est notamment forte dans les métiers aux salaires les plus faibles, où les allocations chômage sont parfois plus élevées. Par conséquent, beaucoup d'entreprises augmentent les salaires offerts.

Cette hausse des salaires, couplée à plusieurs autres facteurs, notamment les goulets d'étranglement liées aux difficultés mondiales d'approvisionnement, font grimper les prix.

L'inflation, selon l'indice CPI, a ainsi grimpé en avril à son rythme le plus élevé depuis 2008, pour s'élever à 4,2% sur un an.

afp/rp