New York (awp/afp) - L'agence de régulation financière américaine CFTC a attaqué en justice une plateforme spéculative sud-africaine, ainsi que son gérant, et leur réclame la restitution de 1,7 milliard de dollars déposés en cryptommonnaies par des clients.

Placé en liquidation judiciaire en juillet 2021, Mirror Trading International (MTI) garantissait aux investisseurs des rendements potentiels de plus de 100% par an, grâce à un algorithme qui permettait d'effectuer des transactions sur le marché des changes, lequel s'est révélé être imaginaire.

Selon la CFTC, MTI et son principal responsable, le ressortissant sud-africain Cornelius Johannes Steynberg, auraient accepté plus de 1,7 milliard de dollars de dépôts sous forme de bitcoins, dont une partie provenait de quelque 23.000 résidents américains.

Il s'agit de la "plus importante fraude comprenant des bitcoins jamais poursuivie par la CFTC", a indiqué le régulateur dans un communiqué. Selon plusieurs médias sud-africains, MTI comptait près de 300.000 utilisateurs lors de sa suspension, en décembre 2020.

MTI fait l'objet de plusieurs enquêtes et un mandat d'arrêt international a été émis par Interpol contre Cornelius Steynberg, qui a été interpellé au Brésil, en décembre dernier.

Il est actuellement en détention, dans l'attente d'une décision concernant une demande d'extradition présentée par les autorités sud-africaines. Il est aussi visé par des procédures civiles en Afrique du Sud à l'initiative des utilisateurs de la plateforme.

La CFTC a prévenu les victimes de MTI qu'elles pourraient ne jamais recouvrer leur mise "car les personnes incriminées pourraient ne pas disposer des fonds suffisants". Un liquidateur a été désigné en Afrique du Sud pour tenter de récupérer l'argent disparu.

Avec la popularisation de l'industrie des cryptomonnaies, les cas de fraude se sont multipliés ces dernières années.

Les autorités américaines ont annoncé jeudi que Ruja Ignatova, surnommée "Cryptoqueen", avait été placée sur la liste des dix fugitifs les plus recherchés par le FBI.

En 2014, cette entrepreneuse d'origine bulgare et naturalisée allemande avait lancé le OneCoin, un projet de cryptomonnaie qui lui a permis de collecter plus de 4 milliards de dollars. Mais la devise n'a jamais vu le jour et Ruja Ignatova a détourné l'essentiel des fonds.

afp/rp