(Actualisé tout du long avec précisions, Scholz)

PARIS, 25 janvier (Reuters) - Le président français Emmanuel Macron a fait savoir mardi qu'il allait demander à son homologue russe Vladimir Poutine des "clarifications" sur les intentions de Moscou à l'égard de l'Ukraine, prévenant que la Russie paiera un coût "très élevé" en cas d'attaque contre son voisin.

Au cours d'un déplacement à Berlin, où il a rencontré le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef de l'Etat a aussi souligné que les Occidentaux étaient "pleinement engagés" au côté de Kiev, sur fond de tensions croissantes avec Moscou en dépit de multiples discussions diplomatiques depuis le début du mois.

Les grandes puissances occidentales craignent une nouvelle offensive de la Russie, qui a annexé la péninsule de Crimée en 2014 et a massé ces derniers mois plusieurs dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne.

Moscou, qui nie toute intention belliqueuse et impute les tensions aux Etats-Unis et à l'Otan, demande des garanties sécuritaires de la part des Occidentaux - celle, notamment, que l'Alliance transatlantique ne s'élargira pas à l'Est pour inclure l'Ukraine.

"Nous ne pouvons que constater que la Russie est en train de devenir une puissance de déséquilibre", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse commune avec Olaf Scholz, notant que les actes de déstabilisation d'anciens Etats soviétiques "se multiplient".

Le président français a toutefois indiqué qu'il ne fallait "pas abandonner" le dialogue avec la Russie et que celui-ci devait se poursuivre dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Il a annoncé qu'il s'entretiendrait vendredi par téléphone avec Vladimir Poutine, à qui il entend demander des "clarifications" sur les intentions de Moscou à l'égard de l'Ukraine. L'Elysée avait indiqué lundi soir qu'Emmanuel Macron s'entretiendrait cette semaine avec le président russe et avec le président ukrainien Volodimir Zelenski.

Olaf Scholz a lui aussi prévenu Moscou que tout menace contre l'intégrité territoriale de l'Ukraine entraînerait un "coût très élevé pour la Russie", disant cependant ne pas vouloir spéculer sur les intentions de Vladimir Poutine.

De nouvelles discussions en "format Normandie", entre conseillers politiques de la Russie, de l'Ukraine, de la France et de l'Allemagne auront lieu mercredi à Paris.

Plusieurs réunions bilatérales entre les Etats-Unis et la Russie ainsi que des discussions dans un format plus large avec l'Otan, au cours des deux dernières semaines, n'ont pas permis d'avancer vers une sortie de crise.

Selon l'Otan, qui va envoyer des renforts militaires en Europe de l'Est, le Danemark, l'Espagne, la France et les Pays-Bas étudient la possibilité d'envoyer des soldats, des navires ou des avions dans la région.

La Grande-Bretagne a annoncé la semaine dernière avoir commencé à envoyer des armes antichar à l'Ukraine.

Le Wall Street Journal a rapporté que l'Allemagne empêchait l'Estonie, autre pays membre de l'Otan, d'apporter un soutien militaire à l'Ukraine, une attitude dénoncée par la Pologne qui a demandé mardi à Berlin d'adopter une position plus ferme à l'égard de Moscou.

Olaf Scholz a défendu mardi la position du gouvernement allemand qui, depuis plusieurs années, a pour principe "de ne pas livrer d'armes létales", a-t-il dit. (Rédigé par Jean Terzian, édité par Nicolas Delame)