La polygamie, qui consiste à avoir plus d'une épouse, est illégale en vertu du code pénal indien, mais les hommes musulmans sont autorisés à avoir jusqu'à quatre épouses en vertu de la charia, et la polygamie existe également dans de nombreuses communautés tribales.

"J'ai l'intention d'interdire la polygamie dans l'État d'Assam", a déclaré jeudi à la presse Himanta Biswa Sarma, ministre en chef de l'État d'Assam, dans le nord-est du pays.

"Nous voulons faire de cette mesure un processus de recherche de consensus plutôt qu'une sorte de provocation", a déclaré M. Sarma, membre éminent du parti Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir en Inde.

Le gouvernement central souhaite imposer un code civil uniforme pour remplacer un ensemble disparate de codes religieux et culturels régissant des questions telles que le mariage, le divorce, l'héritage et l'adoption.

Les partisans du code le considèrent comme un moyen de garantir l'égalité entre les sexes, mais ses opposants, y compris certains dirigeants musulmans, y voient une stratégie gouvernementale visant à diluer les droits sanctionnés par l'islam.

Dans une étude réalisée en 2020, le gouvernement fédéral a constaté que les mariages polygynes étaient répandus parmi plus de 30 groupes tribaux dans les régions reculées du nord-est, y compris l'Assam.

M. Sarma a déclaré qu'une équipe examinerait les dispositions légales ainsi que les aspects religieux et personnels de l'islam et d'autres groupes religieux et qu'elle lui présenterait un rapport dans les 60 jours.

En avril, un autre État gouverné par le BJP, l'Uttarakhand, dans le nord, a annoncé qu'un groupe d'experts examinerait la possibilité d'y appliquer le code civil uniforme.

En 2017, la Cour suprême a rendu illégale la pratique islamique du "triple talaq", par laquelle un homme musulman peut divorcer de sa femme en disant "talaq" (divorce) trois fois.

Le BJP s'est fait le champion d'une campagne menée par des femmes et des militants musulmans pour interdire cette pratique de divorce.