WASHINGTON, 13 mars (Reuters) - L'économiste Raphael Bostic est devenu lundi le premier Noir nommé président d'une antenne régionale de la Réserve fédérale américaine, celle d'Atlanta.

Le conseil des gouverneurs de la Fed ne compte aucun représentant des minorités ethniques aux Etats-Unis et une seule antenne régionale, sur les 12 que compte la Fed, était jusqu'à présent dirigée par un non-Blanc, Neel Kashkari, fils d'immigrants indiens, qui préside la Fed de Minneapolis.

Raphael Bostic s'est dit "impatient de relever les défis auxquels la Réserve fédérale est confrontée dans une économie de plus en plus mondialisée et en évolution rapide".

Les responsables de la Fed n'étant pas autorisés à s'exprimer juste avant le début de leur réunion de politique monétaire mardi, le futur président de la Fed d'Atlanta, qui prendra ses fonctions le 5 juin, n'a rien déclaré d'autre que ces propos rapportés dans un communiqué.

Ce professeur à l'Université de Californie du Sud, âgé de 50 ans, remplacera Dennis Lockhart. Avec le départ de ce dernier en février, des organisations de la société civile et des élus du Congrès avaient appelé à se saisir de cette occasion pour promouvoir une personnalité noire à la tête d'une antenne régionale de la Fed, d'autant que celle d'Atlanta gère un ensemble géographique abritant une importante population afro-américaine.

Parmi les organisations qui appellent de longue date la Fed à diversifier sa composition plus d'un siècle après sa création, Fed Up a qualifié la nomination de Raphael Bostic d'"historique".

Au-delà de sa couleur de peau, Raphael Bostic se distingue aussi par son profil académique, ses travaux comportant une forte dimension sociale avec notamment des recherches sur le logement, sur les différences raciales en matière de souscription de crédits immobiliers ou sur les effets des législations antidiscrimination. Il s'est aussi impliqué dans la lutte contre les discriminations visant les homosexuels.

Thomas Fanning, président du conseil d'administration de la Fed d'Atlanta, a déclaré dans un communiqué que Raphael Bostic était un "pont parfait entre les gens et la politique". (Howard Schneider; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)