Le Standard & Poor's 500, principale référence des investisseurs, a pris 5,91 points (+0,21%), à 2.862,96, après être monté durant la séance à 2.873,23, soit au-dessus de son précédent record à 2.872,87 atteint le 26 janvier. L'indice Dow Jones a pour sa part gagné 63,6 points (+0,25%), à 25.822,29. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a grimpé de 38,167 points, soit 0,49%, à 7.859,173.

L'indice Russell 2000 des petites capitalisations, moins affectées par les tensions commerciales, a fini en hausse de 1,1% à un record en clôture.

Le record du S&P-500 a coïncidé avec un autre événement à forte portée symbolique: son cycle actuel de hausse dure désormais depuis 3.452 jours, soit autant que celui qui s'était étiré de novembre 1990 à mars 2000, selon S&P Dow Jones Indices. Ce "bull market", qui s'est traduit par une envolée du S&P-500 de plus de 300% depuis début 2009, devrait donc devenir mercredi le plus long de l'histoire de l'indice.

"Ce qui est remarquable, c'est que même dans cette situation - un nouveau record historique et sur le point de devenir le plus long bull market de l'histoire - il reste de la marge", dit David Kelly, "chief global strategist" chez JP Morgan Asset Management.

TESLA REMONTE

La fin du cycle haussier a toutefois paru se profiler après le record de janvier lorsque le S&P-500 a connu une correction en perdant un peu plus de 10% en deux semaines. L'indice de référence des investisseurs a pourtant repris progressivement sa marche vers les sommets, porté par les baisses d'impôts voulues par Donald Trump, qui ont gonflé les bénéfices et libéré des fonds permettant aux entreprises d'augmenter leurs rachats d'actions, et par la vitalité des poids lourds du secteur technologique comme Amazon ou Alphabet.

"Beaucoup de tout cela est dû aux bénéfices", dit Liz Young, stratégiste investissement senior de BNY Mellon Investment Management. "Les valeurs technologiques continuent à jouer un rôle moteur. On s'attendait à ce que cela s'arrête mais ça n'a pas été le cas."

Près de 80% des entreprises du S&P-500 ont publié des résultats supérieurs aux attentes de Wall Street au titre du trimestre clos en juin, contre un taux habituel de 64%, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le spécialiste des prothèses Medtronic et le distributeur TJX ont illustré cette tendance mardi en publiant des résultats meilleurs que prévu, ce qui leur a valu de figurer parmi les plus fortes hausses du jour sur le S&P-500 avec des gains respectifs de 5,71% et de 4,72%.

Toll Brothers, groupe de construction résidentielle haut de gamme, a pour sa part bondi de 13,79% à la faveur d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et d'un relèvement de sa prévision de chiffre d'affaires annuel.

Dans ce contexte, les ratés sont en revanche lourdement sanctionnés. Le groupe de parfums et cosmétiques Coty en a fait l'expérience avec un repli de 7,1% en raison de ventes décevantes.

Malmené depuis que son patron Elon Musk a annoncé début août sur Twitter son intention de le retirer de la cote, le titre Tesla a gagné 4,36%. Morgan Stanley a suspendu sa couverture du titre, donnant ainsi à penser que la banque américaine travaille au financement de cette opération, jugé difficile.

PAS D'ANGOISSE AVANT LES DISCUSSIONS COMMERCIALES USA-CHINE

Malgré les records du S&P-500, une ombre continue de planer sur les marchés: les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Les investisseurs paraissent néanmoins sereins avant les deux jours de pourparlers prévus entre les deux premières puissances économiques mondiales mercredi et jeudi à Washington, même si Donald Trump a dit à Reuters ne pas en attendre grand chose.

L'indice S&P des valeurs industrielles, sensibles à ce conflit commercial, a progressé de 0,8%.

Environ 5,86 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains contre une moyenne de 6,49 milliards sur les 20 séances précédentes.

Donald Trump a aussi déclaré à Reuters n'être "pas emballé" par la politique de hausse des taux d'intérêt suivie par la Réserve fédérale, ce qui a contribué à affaiblir le dollar.

Le billet vert a perdu 0,7% face à un panier de devises de référence et 0,8% face à l'euro, remonté aux alentours de 1,1570 dollar, au plus haut depuis le 9 août.

Les propos du président américain n'ont cependant pas empêché une hausse des rendements des emprunts du Trésor américain, le 10 ans remontant au-dessus de 2,84%.

Les investisseurs attendent la publication, mercredi, du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, qui devrait réaffirmer sa confiance dans l'économie américaine et sa volonté de poursuivre ses hausses de taux.

Les cours du pétrole se sont hissés à un pic d'une semaine en raison notamment de la volonté des Etats-Unis d'étouffer les exportations iraniennes, le Brent étant monté jusqu'à 72,95 dollars le baril.

(Avec Shreyashi Sanyal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

par April Joyner