(Ajoute tir de missiles Patriot, 7e paragraphe)

AMMAN/BEYROUTH, 27 avril (Reuters) - Israël a bombardé jeudi un dépôt utilisé par le Hezbollah libanais près de l'aéroport de Damas par lequel transitent des armes en provenance d'Iran et à destination de la milice chiite, rapportent des sources au sein de la rébellion syrienne et des responsables dans la région.

La chaîne de télévision libanaise Al Manar, contrôlée par le Hezbollah, a fait état d'une explosion probablement provoquée par une frappe israélienne qui aurait fait des dégâts mais pas de victimes. Des images montrent un incendie, ce qui suggère que du carburant ou des explosifs ont été touchés.

La télévision publique syrienne, dénonçant une "agression" de l'Etat hébreu, rapporte quant à elle que plusieurs missiles tirés par Israël ont ciblé à l'aube une position militaire syrienne près de l'aéroport de la capitale, causant des explosions et des "pertes financières".

Israël ne commente généralement pas les actions qu'il mène en Syrie ou au Proche-Orient.

Mais le ministre israélien des Renseignements, Israel Katz, s'exprimant des Etats-Unis où il est en visite, a déclaré à la radio militaire israélienne que "l'incident en Syrie correspond complètement à la politique israélienne qui consiste à agir pour empêcher le trafic d'armes sophistiquées entre l'Iran et le Hezbollah via la Syrie".

"Le Premier ministre a dit que dès que nous obtenons des informations faisant état d'une intention de transférer des armes sophistiquées au Hezbollah, nous agissons", a-t-il dit.

L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire. En fin de journée, elle a annoncé que des missiles Patriot avaient abattu une "cible" au-dessus du plateau du Golan. Selon la presse, il s'agissait d'un drone.

D'après des responsables rebelles syriens opérant dans la région de Damas, qui s'appuient sur leurs informateurs en périphérie est de la capitale syrienne où se situe l'aéroport, cinq frappes ont touché un dépôt de munitions.

Ces attaques, disent-ils, ont provoqué un incendie dans une partie militaire fermée du complexe aéroportuaire.

Le Hezbollah, qui a envoyé des milliers de combattants en Syrie pour défendre le régime de Bachar al Assad, utilise ce dépôt pour entreposer les armes livrées par les avions cargos iraniens, qu'ils soient civils ou militaires.

Ces armes sont ensuite redistribuées au Hezbollah ou à d'autres milices chiites engagées dans le conflit syrien au côté du pouvoir. Ces miliciens venus d'Irak ou d'Iran transitent aussi par l'aéroport de Damas, disent des responsables rebelles.

S'exprimant mercredi à Moscou, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a réaffirmé qu'Israël ne permettrait pas aux forces iraniennes et du Hezbollah de se regrouper sur le Golan, revendiqué par la Syrie et occupé par Israël depuis 1967. (Suleiman al Khalidi à Amman et Angus McDowall à Beyrouth, avec Luke Baker et Ori Lewis à Jérusalem, Benoît Van Overstraeten, Jean-Stéphane Brosse et Gilles Trequesser pour le service français)