Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent une ouverture en hausse de 0,8% à 1%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,76% à 5.980,42 points vers 12h00 GMT après avoir brièvement franchi les 6.000 points pour la première fois depuis le 24 janvier. A Londres, le FTSE 100 prend 0,66% et à Francfort, le Dax avance de 1%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,84%, le FTSEurofirst 300 de 1% et le Stoxx 600 de 1,03%.

La plupart cédaient du terrain dans les premiers échanges mais la tendance s'est brusquement inversée après la diffusion par des médias chinois d'informations selon lesquelles des chercheurs de l'université de la province du Zhejiang ont mis au point un traitement efficace pour les personnes contaminées par le coronavirus de Wuhan en combinant deux molécules existantes.

Même si l'information reste à confirmer, "les traders se sont accrochés aux gros titres et sont passés à l'achat en misant sur le fait que la crise sanitaire pourrait être maîtrisée", explique David Madden, analyste de CMC Markets.

La nouvelle a en effet rapidement pris le dessus sur le dernier bilan de l'épidémie, toujours orienté à la hausse (490 morts et 24.324 cas d'infection recensés mardi soir selon Pékin) comme sur l'annonce d'un ralentissement de l'activité des services en Chine en janvier, l'indice PMI sectoriel revenant à 51,8 après 52,5 en décembre.

Les PMI européens sont en outre plus encourageants, les résultats définitifs des enquêtes d'IHS Markit montrant une accélération de la croissance des services.

Aux Etats-Unis, on suivra à 13h15 GMT les résultats de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé en janvier, à deux jours de la publication du rapport mensuel du département du Travail, et à 15h00 GMT ceux de l'enquête ISM sur l'activité des services.

VALEURS EN EUROPE

La plupart des grands secteurs de la cote européenne progressent, les seuls replis notables affectant les compartiments défensifs que sont les services aux collectivités ("utilities") (-0,40%), l'immobilier (-0,39%) et les télécommunications (-0,29%).

Les plus fortes hausses profitent au secteur des matières premières (+2,04%), à celui de l'automobile (+1,94%) et à celui des transports et du tourisme (+1,51%), tous trois ultra-sensibles aux nouvelles en provenance de Chine.

Les publications de résultats sont l'autre grand facteur d'animation de la cote, à la hausse comme à la baisse: le producteur allemand de semi-conducteurs Infineon prend 8,57% après avoir battu le consensus sur les trois derniers mois de 2019 alors que le groupe britannique de produits du tabac Imperial Brands chute de 7,61% après avoir averti que les nouvelles règles américaines sur le vapotage allaient peser sur ses performances financières.

A Paris, BNP Paribas (+0,72%) sous-performe le CAC 40 et le secteur bancaire européen (+1,22%). Le groupe a dépassé les attentes au quatrième trimestre mais il a abaissé son objectif de rentabilité pour 2020 pour tenir compte de la persistance d'un environnement de taux bas.

Vinci (+1,81%) a inscrit un nouveau plus haut historique après avoir dit s'attendre à une nouvelle croissance de ses résultats cette année.

TAUX

La hausse des actions s'accompagne, comme lundi et mardi, d'une remontée des rendements obligataires de référence: celui du Bund allemand à dix ans prend trois points de base à -0,375%, au plus haut depuis une semaine, et son équivalent américain amplifie son rebond au-dessus de 1,60%.

CHANGES sur le marché des devises, le regain d'appétit pour le risque favorise le yuan, qui regagne près de 0,2% face au dollar américain, ou des monnaies exposées au marché chinois comme le dollar australien, qui prend 0,3%.

A l'inverse, le yen et le franc suisse cèdent du terrain contre le billet vert.

L'euro recule de 0,2% à 1,1021 tandis que la livre sterling (+0,25%) profite de la remontée de l'indice PMI britannique des services.

PÉTROLE

L'espoir de voir aboutir rapidement les recherches sur un traitement du coronavirus a aussi donné un coup de fouet au marché pétrolier: le Brent gagne 2,48% à 55,30 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,34% à 50,77 dollars.

Les cours montaient déjà mais nettement moins avant les informations en provenance de Pékin, grâce à l'espoir de voir l'Opep et ses alliés réduire encore leur production pour atténuer l'impact d'une baisse de la demande chinoise.

(Marc Angrand)