À Paris, le CAC 40 a gagné 0,85% à 5.985,40 points. Le Footsie britannique a pris 0,57% et le Dax allemand a progressé de 1,48%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,22%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 prenant chacun 1,23%.

La plupart des indices cédaient du terrain dans les premiers échanges mais la tendance s'est brusquement inversée après la diffusion par des médias chinois d'informations selon lesquelles des chercheurs de l'université de la province du Zhejiang ont mis au point un traitement efficace pour les personnes contaminées par le coronavirus de Wuhan en combinant deux molécules existantes.

"Les traders se sont accrochés aux gros titres et sont passés à l'achat en misant sur le fait que la crise sanitaire pourrait être maîtrisée", explique David Madden, analyste de CMC Markets.

Malgré l'appel à la prudence lancé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui dit qu'il n'existait pas à ce jour de traitement efficace, la nouvelle venue de Chine a rapidement pris le dessus sur le dernier bilan de l'épidémie, toujours orienté à la hausse (490 morts et 24.324 cas d'infection recensés mardi soir selon Pékin).

Les PMI européens sont en outre encourageants, les résultats définitifs des enquêtes d'IHS Markit montrant une accélération de la croissance des services.

VALEURS EN EUROPE

La plupart des grands secteurs de la cote européenne ont progressé mais certains des plus défensifs ont souffert, à l'image des télécommunications (-0,51%).

Les plus fortes hausses sont pour l'énergie (+2,08%) et l'automobile (+2,33%), tous deux ultra-sensibles aux nouvelles en provenance de Chine.

Les publications de résultats ont été l'autre grand facteur d'animation de la cote, à la hausse comme à la baisse: le producteur allemand de semi-conducteurs Infineon a pris plus de 10% après avoir battu le consensus sur les trois derniers mois de 2019 alors que le groupe britannique de produits du tabac Imperial Brands a chuté de près de 7% après avoir averti que les nouvelles règles américaines sur le vapotage allaient peser sur ses performances financières.

A Paris, BNP Paribas (+0,65%) a sous-performé le CAC 40 et le secteur bancaire européen (+1,7%). Le groupe a dépassé les attentes au quatrième trimestre mais il a abaissé son objectif de rentabilité pour 2020 pour tenir compte de la persistance d'un environnement de taux bas.

La plus forte hausse du CAC est pour Crédit agricole, qui a pris 3,82% après l'annonce d'un accord salarial pour ses caisses régionales.

WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Stret évoluent dans le vert, très nettement pour le Dow Jones et le S&P-500 mais un peu moins pour le Nasdaq, qui a battu en début de séance son record établi la veille. Ce dernier indice est freiné par un plongeon de 14% pour Tesla, dont l'usine de Shanghai est à l'arrêt en raison du coronavirus.

Des nouvelles rassurantes sur la santé de l'économie américaine portent la tendance. Les créations d'emploi dans le secteur privé ont atteint en janvier un pic de près de cinq ans et la croissance du secteur des services s'est accélérée, ce qui plaide en faveur de la poursuite d'une croissance modérée cette année malgré le ralentissement des dépenses de consommation.

TAUX

La hausse des actions s'est accompagnée, comme lundi et mardi, d'une remontée des rendements obligataires de référence: celui du Bund allemand à dix ans a pris quatre points de base à -0,37%, au plus haut depuis une semaine, et son équivalent américain amplifie son rebond pour remonter à 1,65%.

CHANGES Sur le marché des devises, le dollar prend 0,3% face à un panier de référence, porté par de bons indicateurs américains, et l'euro perd du terrain pour revenir vers 1,10 dollar.

La livre sterling (+0,35%) profite quant à elle de la remontée de l'indice PMI britannique des services.

PÉTROLE

L'espoir de voir aboutir rapidement les recherches sur un traitement du coronavirus a aussi donné un coup de fouet au marché pétrolier: le Brent gagne 3,37% à 55,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,59% à 51,77 dollars.

Les cours montaient déjà mais nettement moins avant les informations en provenance de Pékin, grâce à l'espoir de voir l'Opep et ses alliés réduire encore leur production pour atténuer l'impact d'une baisse de la demande chinoise.

par Patrick Vignal