Après la microéconomie, qui a tiré les indices vers le haut grâce à un troisième trimestre que nous pouvons pour le moment qualifier de bon cru, les investisseurs peuvent désormais se tourner vers la macroéconomie, qui a constitué hier le principal catalyseur de l’ascension des places financières. Pourtant la logique qui suscite tant d’optimisme au marché reste la même, à savoir que les tensions inflationnistes, les pénuries et autres ruptures de chaîne d’approvisionnement ne pèsent pas tant que ça sur l’activité. Les investisseurs ont pu s’en faire une idée en décortiquant minutieusement les résultats et les perspectives des entreprises et ces conclusions sont corroborées par l’évolution des dernières statistiques économiques. Les PMI manufacturiers, qui prennent le pouls des directeurs d’achats, restent bien orientés en dépit des problèmes cités juste avant. L’ISM manufacturier, qui, je le rappelle, est un indice purement américain, a atteint 60.8 en octobre, signe que l’économie américaine est toujours en forte expansion puisqu’en général, l'indice se situe plutôt entre 50 et 55.

Pendant ce temps, les dirigeants mondiaux ont ouvert hier la Conférence des Nations unies sur le climat. L’enjeu est de parvenir à des promesses et à des actes plus tangibles de la part des Etats pour réduire leurs émissions de CO2. L’objectif est de limiter le réchauffement de la planète à 1.5 degré d’ici la fin du siècle, un objectif ambitieux qui a une résonnance bien particulière alors que l’Europe manque cruellement de gaz pour cet hiver et que l’Asie expérimente les effets d’un sevrage difficile au charbon, pour ne pas dire impossible. Le cerveau actuel du PCC, Xi Jinping, promet la neutralité carbone de la Chine d’ici 2060, soit dix ans plus tôt que l’Inde, qui atteindra cet objectif d’ici 2070 selon son Premier ministre, Narendra Modi. En attendant, les plus grands pollueurs restent relativement avares de détails sur les moyens d’y parvenir et les désaccords perdurent sur les politiques à mettre en œuvre pour réduire la consommation mondiale de pétrole, de charbon et de gaz naturel, dont les cours pourraient encore grimper en flèche. Ce n’est pas moi qui le dis, mais Bank of America, qui s’attend à ce que le baril de Brent atteigne 120 USD d’ici juin 2022.

Revenons aux marchés financiers. Les investisseurs considèrent toujours que la réunion de la Fed prévue demain est l'événement majeur de la semaine, à l'heure où le marché a bien saisi que la surchauffe des prix n’est pas si temporaire que cela. La Fed va devoir prendre des mesures pour museler l’inflation, ce qui passe nécessairement par une réduction des liquidités en circulation. Jerome Powell doit doucement acter ce changement de politique et préciser comment la Réserve Fédérale va aménager son tapering. La réponse est pour demain.

Les places chinoises sont orientées à la baisse cette nuit et Tokyo reprend son souffle au lendemain d’une séance prolifique. L’Europe boursière devrait débuter la journée autour de l’équilibre, c’est du moins ce que suggèrent les indicateurs de préouverture tôt ce matin.

Les temps forts économiques du jour

Séance de rattrapage pour les PMI manufacturiers en Europe, qui seront dévoilés au cours de la matinée. Il n’y aura pas d’autres statistiques majeures au cours de la séance. En Australie, la banque centrale a laissé son taux inchangé à 0.10%.

L'euro a prend un peu de hauteur face au dollar, à 1,16 USD. L'once d’or reprend le chemin de la hausse à 1793 USD. Sur le marché pétrolier, le WTI évolue à 84.20 USD, tandis que le Brent cote 85 USD. La dette américaine offre un rendement de 1.55% sur 10 ans. Le Bitcoin s’échange autour de 61600 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB : Goldman Sachs maintient son conseil à l’achat et rehausse sa cible de 48 à 51 CHF.
  • Elior Group : Goldman Sachs passe d’achat à neutre avec une cible à 7.70 EUR.
  • Exclusive Networks : JP Morgan entame son suivi avec un avis neutre et un objectif de 22 EUR.
  • Exxon Mobil : Goldman Sachs reste acheteur et ajuste son objectif, qui passe de 70 à 71 USD.
  • Erytech Pharma : Jefferies dégrade sa recommandation à « conserver » et abaisse significativement sa cible de 19 à 2.80 EUR.  
  • Glencore : Crédit Suisse augmente revoit à la hausse son objectif, qui passe de 3.45 à 3.70 GBP.
  • Logitech : UBS, qui est neutre, abaisse son objectif de cours de 110 à 81 CHF.
  • Sodexo : Goldman Sachs n’est plus vendeur et adopte un avis acheteur, l’objectif de cours passe de 76 à 105 EUR.
  • Sopra Steria Group : Invest Securities est neutre et revoit à la baisse son objectif de 175 à 170 EUR.
  • Stanley Black & Decker : Bank of America passe à vendre avec un objectif de cours abaissé de 230 à 170 USD.
  • Swiss RE : CFRA est à l’achat et ajuste sa cible qui passe de 97 à 100 CHF.
  • Ubisoft : CFRA passe « d’achat » à « conserver » et abaisse son objectif de cours de 70 à 50 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Annonces

  • Stellantis finalise l’acquisition de First Investors, une société de financement aux Etats-Unis.
  • Engie abandonne un projet d’installation d’énergie solaire à Hawaii.
  • Rexel va émettre 600 millions d'euros d'obligations liées au développement durable. 
  • Ekinops s’offre la start-up SiwSq, un éditeur de logiciels.

Dans le monde

Annonces

  • Google (Alphabet) lance un smartphone en Inde qui se veut le plus abordable au monde.
  • Apple subit toujours les effets de la pénurie de semi-conducteurs et réduit sa production de tablettes Ipad.
  • Mohawk Industries dévoile un chiffre d’affaires en hausse de 9.4% au troisième trimestre.
  • DuPont de Nemours est en passe de conclure un accord en vue de racheter Rogers Corp., un spécialiste des matériaux pour l'électronique.
  • Rivian Automotive espère atteindre une capitalisation d'un peu plus de 60 milliards de dollars pour son IPO.
  • Audi (Volkswagen) s’attend à ce que la crise des semi-conducteurs pèse jusqu’à l’été 2022.
  • HelloFresh relève ses perspectives de croissance pour 2021.
  • Shop Apotheke déclare que ses ventes ont augmenté de 9.8% au cours des neuf premiers mois de l’année à 772 millions d’euros.
  • Fresenius relève ses objectifs annuels.
  • ABB finalise la vente de sa division Mechanical Power Transmission pour 2.9 milliards de dollars.
  • Crédit Suisse compte tripler ses effectifs en Chine au cours des cinq prochaines années.
  • Sika ouvre une filiale au Ghana.
  • Valora Holding s’offre Back-Factory, basé en Allemagne.

Principales publications de résultats. Pfizer, T-Mobile US, Amgen, The Estée Lauder Com, Conocophillips, Activision Blizzard

Lectures et vidéos

Derichebourg : La pépite française du recyclage de métaux (Etienne Monceau)

Bulle ou pas bulle ? (Xavier Delmas)